Saint Valentin : l'amour permet de rester en bonne santé, "la plupart ...
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Les amoureux devront céder à la tradition vendredi 14 février et remercier leurs partenaires des bienfaits qu’ils et elles leur procurent. Les études médicales pullulent depuis quelques années pour vanter les mérites de l’amour sur le bien-être et la santé en général. Dopamine, endorphine, ocytocine, on vous explique tout... et son contraire.
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La liste est longue comme une journée de jeûne. L’amour aurait des vertus sur tout : réduction du stress et de la tension, baisse du risque de maladies cardio-vasculaires, effet booster sur le système immunitaire… N’en jetez plus. Être amoureux, c'est bon pour la santé, point à la ligne. Surtout au début, quand tout roule.
Un peu de science : nos hormones voltigent dans tous les sens, comme les papillons dans le ventre. L’adrénaline procure le sentiment d’euphorie. La dopamine ou hormone du plaisir nous pousse à en demander toujours plus. L’ocytocine nourrit l’empathie et la confiance, son flux régulier est assuré par un baiser ou des orgasmes. Le sentiment amoureux et faire l’amour font du bien.
Des chercheurs ont même calculé la durée du baiser parfait : six secondes, pas moins. Il s’agit du "temps minimal permettant de créer un lien avec votre partenaire". Des baisers courts et répétés, voici la recette selon le chercheur américain John Gottman, qui livre ici ses conclusions dans Psychology Today.
Le graphiste Louis-Ferdinand Kevin revient sur ses tentatives de trouver l'amour dans son recueil "Alcool triste #3". • © Louis-Ferdinand Kevin/Presse du bataillon des fondeurs éternels
L’amour peut-il transformer notre ADN ? C’est la thèse du docteur Valérie Leduc qui se confie à nos confrères de Vogue : "On connaît désormais l’impact positif des bonnes pensées et du bonheur sur l’expression de nos gènes, donc notre santé. Le fait d’avoir des projets à deux, d’être positif, le rire, le sentiment de protection et de sécurité et enfin l’acte sexuel entraînent la sécrétion d’endorphines positives pour notre santé. Le stress diminue et le système immunitaire se renforce lorsqu’une personne est amoureuse. L’empathie, la volonté de rendre l’autre heureux, la bienveillance vont avoir un effet positif contrairement à la jalousie ou le manque de confiance. Être amoureux, c’est sortir de soi, avoir envie d’être la meilleure version de soi-même".
L’amour aurait même sa fréquence : 528 Hz, ce qui correspond à un Do dans le système tempéré. La fréquence de l'amour "influencerait les émotions humaines en entrant en résonance avec les champs énergétiques naturels du corps et en favorisant l'harmonie au sein du cerveau et du cœur" selon le docteur Leonard Horowitz.
Comment trouver l’amour (et le garder) ?
Pour éviter les soirées documentaires sur les hippopotames, on peut miser sur les applis ou la lecture. Mais le mieux reste encore la vraie vie, avec un peu de triche au besoin.
Noah (prénom changé), 26 ans, est amoureux depuis neuf mois. Il a rencontré sa chérie dans un bar avec des amis. Des regards complices et six mois plus tard "en revenant de voyage, je lui ai envoyé un SMS".
Le jeune homme mitonne qu’il cherche un cadeau pour sa sœur et en profite pour poursuivre la discussion tous les jours par SMS : "un jour, j'étais près de chez elle, je ne l’avais pas vue depuis six mois. On a passé l’aprèm ensemble, c’était très fluide, au moment de partir, on s’est embrassé, et ça fait neuf mois". Pour garder intact les sentiments amoureux, Noah compte sur la distance : "on ne se voit pas tout le temps, on habite à deux cents bornes l’un de l’autre. Bientôt on part en vacances, les premières ensemble… J’ai hâte".
L’amour aurait des vertus sur tout : réduction du stress et de la tension, baisse du risque de maladies cardio-vasculaires, effet booster sur le système immunitaire. La Saint Valentin est l'occasion de s'en souvenir • © Emmanuel Bouard/France 3 Lorraine
Noah est un adepte du triathlon et il a senti son corps changer avec sa relation naissante : "j’étais déjà bien physiquement, mais quand la relation a commencé les douleurs disparaissaient comme par magie ! Tu te sens pousser des ailes, elle m’a motivé pendant le triathlon, quand j’avais un peu plus de mal… Le soutien moral, ça m’a fait énormément de bien". Il avoue qu’il a changé globalement : "je fais attention à ce que je mange, comment je me comporte, j’évite de me plaindre. Je suis bien dans ma tête, bien dans mon corps, je suis porté par l’amour".
Diego (prénom changé) 33 ans, l’avoue : "depuis que j’ai 18 ans, je n’ai jamais été célibataire". Mais il reconnaît que les débuts ont été difficiles, "ma première relation à deux, on n’avait pas les codes, c’est compliqué l’amour au début. On avait 20 ans, on s’est séparé, remis ensemble, séparé. Faire rentrer dans son intimité une autre personne, partager… il m’a fallu deux autres relations derrière pour comprendre ce que c’était une vraie relation et la réussir". Mais attention ! Comme le dit le proverbe russe : "le train de l’amour ne passe pas souvent dans une vie".
Il arrive parfois que certaines fêtes de Saint-Valentin laissent des traces, et pas que sur les murs. L’obligation de festoyer commercialement sous les flèches en plastique de Cupidon peut énerver quand on vient de se faire larguer, ou qu’on traîne sa solitude comme un chien en laisse.
Si ça tourne mal, il est toujours possible de se consoler avec quelques chansons d’amours perdues ou impossibles. 'Love will tear us apart' de Joy Division est l’hymne idéal des déçus forcenés : paraphrasant Vladimir Maïakovski et son "canot de l’amour qui s’est brisé sur les rives du quotidien", Ian Curtis fustige la brutalité de la routine, qui dévore les sentiments.
Le groupe belge Poésie Noire a enfoncé le trait dans les années 90 avec son "Love is colder than death", l’amour plus froid que la mort est victime du même fléau : devenu une habitude l’amour se meurt, corseté par la volonté de contrôle.
Les Américains de Three Days Grace enfoncent la flèche avec "I hate everything about you" : "je déteste tout en toi, donc pourquoi est-ce que je t’aime ?". Pour conclure une relation mal engagée, la chanson de rupture idéale est signée du Rollins Band avec "Tearing" : "it’s hard to be alone, but it’s harder to be with you (c’est dur d’être seul, mais c’est encore plus dur d’être avec toi". No comment.
Si malgré tout il vous en disait d’aller clamer votre amour le jour de la Saint-Valentin, et par exemple sur les rives du Bosphore où la langue turque possède le plus de mots pour déclarer sa flamme, un petit lexique vite fait pour se mettre à l’aise entre le thé et les lokmas : Duru, sana aşığım !