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Saint-Valentin: de quel amour vivent encore les Romands?

SaintValentin de quel amour vivent encore les Romands
Pour la fête des amoureux, six personnalités, aux parcours amoureux très différents, évoquent ce qui fait battre leur cœur.

Saint-Valentin

Quel amour vivent encore les Romands?

Pour la fête des amoureux, six personnalités, aux parcours amoureux très différents, évoquent ce qui fait battre leur cœur.

Anne-Sylvie Sprenger- Protestinfo,

Lucas Vuilleumier- Protestinfo

Publié aujourd’hui à 07h32

Odile Meylan/Florian Cella/Patrick Martin/Laurent Crottet/Laurent Guiraud/Yvain Genevay - Montage Tamedia S.B

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«Dans la vie, on forme plusieurs couples. Parfois avec la même personne», remarque Catherine Solano, médecin et sexologue française, star de «Mariés au premier regard» en Belgique. Le couple n’est donc pas une donnée fixe: il évolue, se transforme, se réinvente. Alors que le nombre de mariages a reculé en Suisse en 2022 et 2023, l’idéal conjugal, lui, demeure. «L’envie de former un couple exclusif et très amoureux reste puissante dans la société», observe le sociologue français Gérard Neyrand, qui constate que «l’amour est même devenu la principale motivation du mariage, éclipsant les considérations familiales, sociales et religieuses d’autrefois».

Une quête parfois risquée, prévient Catherine Solano: «On passe parfois trop de temps à attendre la bonne personne, celle qui nous conviendrait parfaitement. En réalité, c’est à nous de construire une relation qui nous convient.» À l’approche de la Saint-Valentin, six personnalités confient ce qu’elles attendent de l’amour, comment il s’incarne dans leur quotidien et si l’institution du mariage les fait encore rêver.

«J’aime l’idée d’être l’homme d’une seule femme»

Gaëtan, chanteur pour enfants, marié, trois enfants

Gaëtan jouant du ukulélé lors des répétitions au Concert Hall BCV à Lausanne, le 16 novembre 2016, photographié par Patrick Martin.

Patrick Martin/24 heures

Marié depuis dix-sept ans, le chanteur Gaëtan assume sans fard son penchant romantique. «Évidemment, je ne suis pas le même amoureux que j’étais à 20 ans, mais j’ai toujours en moi ce truc du chevalier servant», confie-t-il. S’il dit «croire en l’amour éternel», il confesse «ne pas croire pour autant en l’amour inconditionnel: l’amour peut s’éteindre si on n’y prête pas une attention quotidienne».

La fidélité? «C’est une affaire personnelle et on ne saurait juger la vie des autres couples. Mais pour ma part, j’aime l’idée d’être l’homme d’une seule femme.» Le grand amour, à ses yeux, ne saurait d’ailleurs exister que par son intensité: «L’amour fou, qui dure quelques mois, tout le monde peut le connaître. Mais rien ne vaut un amour qui dure dans le temps.»

À quoi a-t-il d’ailleurs reconnu que son épouse Carine était la femme de sa vie? «C’est un sentiment qui n’est pas rationnel. Soudain, c’est une évidence: on a l’impression de se compléter et de se comprendre, parfois même de mieux se comprendre soi-même à travers les yeux de l’autre.» Le mariage est aussi apparu à ses yeux tout naturel, comme le fait de le célébrer à l’église, selon son «éducation protestante». Un moment très fort: «J’ai trouvé ça fabuleux de sentir tout le monde se réunir autour de notre projet de vie.» Quant à la plus belle preuve d’amour qu’il a reçue, il répond sans hésitation: «Le soutien indéfectible de ma femme pendant les périodes un peu compliquées de ma vie. Il n’y a rien de plus précieux.»

«J’ai autant aimé en libertine qu’en relation exclusive»

Isabelle Falconnier, directrice du Club suisse de la presse, divorcée, en couple, deux enfants

Isabelle Falconnier à Lutry, avec vue sur les vignobles et le lac Léman en arrière-plan, le 4 juillet 2021. ©Florian Cella

Florian Cella/24 heures

«Amoureuse passionnée, attachée à la proximité physique et émotionnelle», Isabelle Falconnier considère l’amour «comme une source d’énergie vitale» qui la nourrit «autant dans le sentiment reçu que dans celui donné». Pour la journaliste, «l’amour laisse une empreinte indélébile. Même si peu de personnes restent en couple avec leur premier amour, les grandes relations de notre vie sont toujours gravées en nous, faisant demeurer une certaine affection.» Admettant que l’amour peut être multiple et qu’il est possible d’aimer plusieurs personnes à la fois, Isabelle Falconnier est cash sur sa vision de l’intimité amoureuse: «Les jeux du désir peuvent prendre des formes diverses. J’ai autant aimé être libertine, en solo ou en couple, qu’en relation exclusive. L’important est de faire preuve de créativité et d’ouverture d’esprit.»

L’engagement en amour, selon elle, «ne se réduit pas à une vie à deux, mais repose avant tout sur un climat de confiance, avec des modalités propres à chaque couple». Quant à la fidélité, elle s’interroge: «Faut-il être fidèle à soi-même, à la relation, à l’amour?» Elle revendique plutôt une «fidélité aux sentiments et à son engagement affectif» plutôt qu’à une norme imposée. Enfin, sur le mariage, son regard évolue avec le temps. Mariée deux fois et aujourd’hui en concubinage, elle ne changerait de situation pour rien au monde. «Jeune, j’ai vu dans le mariage une évidence qui ne me parle plus.» Et si elle ne ressent «pas le besoin de célébrer l’amour à l’église», elle dit toutefois accorder «une dimension spirituelle au lien amoureux».

«Se marier à l’église ancre l’amour dans quelque chose de plus grand»

Benjamin Décosterd, humoriste, marié

Benjamin Décosterd, chroniqueur, assis au Café des Artisans à Lausanne, le 6 décembre 2022, souriant en portant un pull blanc.

Odile Meylan/24 heures

Pour lui, «l’amour demande de l’engagement, de la sincérité, de l’engagement. Et de l’optimisme.» Dans son couple avec Natalie, son épouse depuis deux ans, Benjamin Décosterd avoue qu’il est «celui qui arrondit les angles. Et qui appelle l’autre quand il y a une araignée dans la chambre.» S’il se dit ouvert «à plusieurs formes d’amour», l’amour romantique est pour lui «exclusif». Son cœur, dit-il, «est bien trop petit pour y caser plusieurs amoureuses. Déjà que je n’arrive pas à m’aimer tous les jours…» Fidèle, donc? «Oui. Mais la fidélité, ça se définit à deux.» En effet, pour Benjamin Décosterd, «c’est ça qui est magnifique avec l’amour: on peut tout faire. La bonne personne n’est pas celle avec qui on a une voiture moche pour déplacer trois enfants: c’est celle avec qui on est soi-même.»

La plus belle preuve d’amour? «Donner accès à ses fragilités. Paradoxalement, cela demande tellement de force: c’est un magnifique geste d’amour.» Critique envers l’institution du mariage, Benjamin Décosterd aimerait «que la loi, les impôts et l’AVS se calent sur le modèle d’une relation moderne et saine: le couple, ce n’est pas une seule entité, mais une entité composée deux personnes.» Agnostique, il s’est néanmoins marié à l’église «pour donner une notion spirituelle à cet engagement. Pour ancrer notre amour dans quelque chose de plus grand. C’était important pour Natalie, donc ça l’était pour moi.» Et s’il devait définir l’amour, il dirait qu’il s’agit d’un «choix quotidien, magnifique et fragile. Magnifique parce que fragile.»

«Ceux qui disent ne pas aimer le romantisme sont des menteurs»

Carolina Costa, pasteure et créatrice de contenu, mariée, deux enfants

Carolina Costa, pasteure genevoise, assise dans le Temple de Carouge avec un chandail violet, le 13 décembre 2022.

Yvain Genevay

«J’ai un besoin viscéral de surprises en amour!» s’exclame Carolina Costa. La pasteure de l’Église protestante de Genève, très active sur les réseaux sociaux, est mariée à Victor depuis 2008. Elle a récemment organisé un voyage dans le dos de son mari à l’occasion de ses 50 ans. «C’est ainsi que je vis l’amour. En entretenant la magie et l’émerveillement. Et surtout en évitant l’ennui et la routine.» Pour elle, «la relation amoureuse est une construction quotidienne où la patience et l’endurance sont essentielles». Quant à la fidélité, elle «est essentielle, mais pas uniquement au sens traditionnel: il s’agit avant tout d’être loyal à l’engagement qu’on a pris. Rester près de l’autre, malgré les tempêtes éventuelles, et faire vivre le projet commun.»

S’étant évidemment mariée à l’église, cette protestante dit son «attachement aux rituels, qui marquent un avant et un après dans l’existence». Pour elle, «dire publiquement son engagement, devant des amis, de la famille, donne du poids à une relation». Et le romantisme, cliché ou nécessité? «Je crois que ceux qui disent qu’ils n’aiment pas ça sont des menteurs.» Pour Carolina Costa, être romantique, c’est «se manifester constamment à l’autre, par des gestes, des attentions qui disent qu’on pense à lui». Enfin, conclut-elle, «tomber amoureux, justement, ça nous tombe dessus». Tandis qu’aimer est «un choix conscient sur lequel s’engager».

«Je suis très loyal, mais la fidélité sexuelle n’est pas mon fort»

Max Lobe, écrivain, célibataire

Max Lobe, écrivain, aux Pâquis à Genève, portant une chemise à motifs floraux, parle du Cameroun. Photo prise par Laurent Guiraud le 3 juillet 2019.

Laurent Guiraud/TDG

Célibataire depuis neuf ans, l’écrivain, qui vient de sortir «La danse des pères» (Éditions Zoé), prend sa condition avec philosophie: «Il y a un temps pour tout, un temps pour aimer et un temps pour vivre seul.» Sa plus grande histoire d’amour remonte à plusieurs années. «J’ai vécu longtemps avec cette personne. La rupture a pris des airs de troisième guerre mondiale, confie-t-il. J’ai pu reconstruire depuis un lien d’amitié avec cette personne. On est aujourd’hui très proches.»

S’il devait se définir en tant qu’amoureux? «Je suis quelqu’un de très loyal. D’ailleurs, l’amour pour moi, c’est d’abord la loyauté. Être là, physiquement ou spirituellement. Sinon, je suis très libre. La fidélité sexuelle n’est pas mon fort», admet-il. Il n’exigerait pas non plus de l’autre l’exclusivité, «pour autant qu’il rentre dormir à la maison». Et d’ajouter: «Le vrai amour, c’est lorsqu’on parvient à rire, à jouir du ronflement ou du pet de l’autre.»

À ses yeux, il est pour autant tout à fait possible d’aimer plusieurs personnes à la fois. «L’amour n’est pas limité. Le seul amour éternel qu’on puisse envisager, c’est avec Dieu», déclare-t-il encore. Et «si l’amour ne repose pas sur des papiers», il estime néanmoins que le mariage et le pacs «offrent une protection juridique précieuse». Finalement, «l’amour qui dure toute une vie, c’est l’amitié. En général, mes amours commencent par des amitiés. Le grand amour, à mes yeux, c’est celui qui sait se transformer de nouveau en amitié, voire qui pourrait à nouveau se retransformer en amour, qui sait?»

«En amour, on se dévoile très vulnérable. Chacun gère ça comme il peut»

Lisa Mazzone, présidente des Verts, en couple, deux enfants

Lisa Mazzone, conseillère nationale des Verts, lors de la session de printemps des Chambres fédérales à Berne.

Laurent Crottet

Sur le terrain amoureux, Lisa Mazzone se définit «entière, comme en politique». En couple avec le père de ses deux enfants, l’élue écologique dit ne pas croire au concept d’un amour qui serait unique et éternel: «On a dépassé le mythe de Platon où l’on considère que chaque personne est une moitié qui doit retrouver son autre moitié.» En revanche, «l’amour peut être infiniment renouvelé: il s’entretient».

Avec son compagnon, qu’elle a rencontré en 2017 alors qu’il était correspondant parlementaire au Palais fédéral, elle dit «partager des valeurs communes et l’envie de construire quelque chose ensemble». Si elle aime l’intensité de la passion et des «papillons dans le ventre», la politicienne apprécie de pouvoir se projeter dans «le long terme», et préfère la fidélité à l’amour libre. «En amour, on se dévoile très vulnérable. Chacun le gère comme il peut, mais pour moi, la fidélité contribue à nouer cette relation de confiance.»

Si elle s’avoue «finalement assez traditionnelle», elle déclare n’avoir «jamais ressenti le mariage comme nécessaire. Il peut apporter une clarification administrative, mais j’associe cette institution à des rôles stéréotypés et à des attentes sociales dans lesquels je ne souhaite pas me retrouver.» Un choix qu’a tout à fait compris son compagnon. «Ce qui est fort dans l’amour, c’est précisément ce chemin vers la prise en compte émotionnelle et sensible de l’autre. Lui faire réellement une place, avec ses envies et ses besoins.»

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