Rima Hassan: "On a le droit d'être en désaccord avec mes combats ...

Rima Hassan est à Genève vendredi dans le cadre du festival Black Movie. Le festival de films indépendants l'a conviée pour une rencontre d'une heure, en marge de la diffusion de courts-métrages tournés à Gaza. La discussion doit porter sur son engagement en faveur des réfugiés et sur son parcours personnel d'exilée d'origine palestinienne. Elle sera également à Fribourg le mois prochain, lors d'une soirée à Fri-Son.

Des élus PLR et UDC y voient cependant une provocation et un risque de diffusion de haine. Cette crainte est partagée par le collectif genevois Israël-Palestine, qui se dit choqué par cette invitation. Les autorités, elles, estiment ne pas avoir à intervenir dans la programmation culturelle. Le festival annonce pour sa part un encadrement strict pour éviter tout dérapage.

"On a tout à fait le droit d'être en désaccord avec les combats que je peux mener et le bord politique auquel j'appartiens. Néanmoins, ça ne peut pas donner lieu à une censure. C'est ce que je dénonce", répond la principale intéressée dans l'émission Forum.

>> Revoir les précisions de Forum sur les raisons des critiques de la venue de Rima Hassan :

Figure controversée

Née dans un camp de réfugiés palestiniens près d'Alep, en Syrie, Rima Hassan défraye la chronique depuis son élection au Parlement européen l'année dernière. L'élue de la France insoumise suscite de nombreuses critiques, notamment pour ses prises de position jugées ambiguës sur le Hamas et la guerre à Gaza. 

Si plusieurs plaintes pour apologie du terrorisme ont été déposées contre elle, la militante n'a toutefois pas été condamnée pour l'instant.

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Responsabilité collective

Selon Rima Hassan, si certains de ses propos dérangent, c'est parce qu'ils renvoient les Européens "à leur responsabilité historique et politique sur ce qui est en cours, à savoir la colonisation de peuplements, un nettoyage ethnique qui est en cours depuis 1948 et également le génocide à Gaza".

L'eurodéputée estime qu'il faut déconstruire la perception européenne du peuple palestinien. "Le peuple palestinien est un sujet colonisé en Europe", dit-elle. "On a très peu humanisé les vies palestiniennes. Et je crois que nous avons tous collectivement une responsabilité sur ce qui s'est passé."

Pour aller de l'avant, Rima Hassan appelle à ce que la justice soit faite pour le peuple palestinien. Si elle salue l'accord de cessez-le-feu, elle estime qu'il faut maintenant envisager une perspective politique, "c'est-à-dire que ce peuple puisse avoir enfin son Etat et son droit à l'autodétermination".

"La paix ne peut pas se faire sans la justice, c'est-à-dire la fin de la colonisation", conclut-elle.

Sujet et interview radio: Benjamin Luis, Valentin Emery et Thibaut Schaller

Adaptation web: Emilie Délétroz