Peter O'Toole : le vrai visage de Lawrence d'Arabie, entre ombre et ...

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Pour le grand public, il reste surtout l’homme d’un seul rôle, celui de Lawrence d’Arabie, dans le film éponyme de David Lean qui l’a rendu célèbre à 30 ans. Mais Peter O’Toole était aussi un ­immense acteur shakespearien qui se destinait au départ à fouler les planches, après avoir passé deux ans de service ­militaire dans la marine, où il s’était ­ennuyé royalement: ”J’étais un cabotin-né. Comme je ne savais rien faire d’autre, j’ai pensé que le mieux serait de fréquenter une école de théâtre pour me débarrasser de mon horrible accent du Yorkshire mâtiné d’irlandais”. Devenu membre de la ­prestigieuse Royal Shakespeare Company, il connaît, à 23 ans, son premier succès dans le rôle de Hamlet au Bristol Old Vic Theatre. La renommée va peu à peu faire de lui une star, mais son caractère et ses excès lui feront ensuite brûler un peu trop la vie par les deux bouts.

Car côté privé, de nombreuses excentricités et l’abus d’alcool lui vaudront ­régulièrement la une des journaux et ­finiront par avoir raison de son mariage avec la comédienne Siân Phillips. D’où lui venait cette instabilité chronique? Peut-être d’une enfance marquée par les privations de la guerre et la dureté d’un père, mais aussi d’un tempérament peu enclin aux conventions. Malgré les passages à vide, le comédien continuera pourtant à enchaîner les rôles sur les planches et à l’écran jusqu’à peu avant sa mort, le 14 décembre 2013.

Le docu qui lui est consacré est nourri de riches archives et de nombreux ­témoignages de gens du métier l’ayant côtoyé, dont Kenneth Branagh ou ­Anthony Hopkins. Son ex-femme et leur fille Kate permettent également de mieux cerner la personnalité si complexe de cet homme hors du commun.