«Heart of Stone»: Gal Gadot en super-espionne
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Tandis qu’une équipe d’agents du MI6 britannique s’affaire à une périlleuse mission dans les Alpes italiennes, Rachel Stone, rivée à son portable, veille aux communications depuis une fourgonnette garée en périphérie. Mais voici que, malgré son inexpérience en la matière, elle est contrainte d’intervenir « sur le terrain ».
S’ensuit la première de moult révélations, révélations débouchant sur maints retournements de situation, ceux-ci parfois étonnants, parfois non, dans le thriller d’espionnage Heart of Stone (La méthode Stone), mettant en vedette Gal Gadot.
D’emblée, cette onéreuse production Netflix laisse entrevoir une fusion entre le brillant Mission : Impossible, de Brian De Palma, avec une présentation similaire des agents à l’oeuvre, et l’hilarant Spy (Espionne), de Paul Feig, où Melissa McCarthy devient une agente globe-trotteuse après des années passées derrière un écran d’ordinateur. S’il est des touches d’humour dans Heart of Stone, il faut toutefois préciser que le ton se rapproche davantage du premier que du second film.
Le scénario a été coécrit par Gregory Rucka, scénariste d’une autre production d’action Netflix portée par une héroïne, The Old Guard, d’après ses romans. D’ailleurs, Rucka est aussi le scribe de plusieurs comics ayant pour protagoniste Wonder Woman — que Gal Gadot incarne au cinéma. L’idée du film est de lui. Allison Schroeder, coscénariste de Hidden Figures (Les figures de l’ombre) et de Frozen II (La reine des neiges II), est coautrice.
Le récit proposé est, comme il se doit pour le genre, fertile en rebondissements et en grosses séquences d’action aussi élaborées qu’ébouriffantes. Avec l’aide de beaucoup d’effets spéciaux numériques assez réussis, le réalisateur Tom Harper (Wild Rose et des épisodes de la série Peaky Blinders) met tout cela en scène de manière efficace, quoique guère transcendante.
Produit dérivéCertes, Heart of Stone a un peu plus de panache que la moyenne des films d’action à vedettes qu’on trouve à foison sur la plateforme du géant américain, mais le film n’en constitue pas moins un produit dérivé. En clair : Rachel Stone est à ce film-ci ce qu’Ethan Hunt est à Mission : Impossible.
D’ailleurs, point de secret n’est fait de la volonté que Heart of Stone devienne le premier volet d’une saga à la Mission : Impossible. Malgré le charisme indéniable de la star israélienne et le savoir-faire technique déployé par la production, on n’en est pas encore au même niveau d’excitation.
Il est vrai que la dimension quelque peu cliché de l’enjeu principal, c’est-à-dire la protection, la perte, puis la récupération coûte que coûte d’un énième tout-puissant dispositif, n’aide pas à dissiper une impression intermittente de déjà-vu.
Il n’empêche, hormis une poignée d’arrêts narratifs où les personnages sont réunis pour discuter et surexpliquer (trop manifestement à l’intention du public) le pourquoi du comment, l’ensemble est mené à un bon rythme. Suffisamment pour qu’on ne remette pas trop en question ce qui se passe au moment où cela se passe. Bref, on sort de Heart of Stone somme toute diverti, mais pas ébahi.
La méthode Stone (V.F. de Heart of Stone)★★ 1/2
Thriller d’espionnage de Tom Harper. Avec Gal Gadot, Jamie Dornan, Alia Bhatt, Sophie Okonedo, Matthias Schweighöfer. États-Unis, 2023, 123 minutes. Sur Netflix dès le 11 septembre.
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