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Affaire Depardieu : "monstre" ou "génie" ? Sophie Marceau, Victoria ...

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Depuis que les révélations et les mises en cause autour de l'attitude et des actes de Gérard Depardieu ont été étalées sur la place publique, le monde du cinéma se déchire, entre ceux qui dénoncent les abus de...

l'essentiel Depuis que les révélations et les mises en cause autour de l'attitude et des actes de Gérard Depardieu ont été étalées sur la place publique, le monde du cinéma se déchire, entre ceux qui dénoncent les abus de l'acteur, ceux qui défendent "un génie du 7e art" et son "droit à la présomption d'innocence".

Depuis plusieurs années, une odeur de soufre entoure le nom de Gérard Depardieu. Jusqu'à tout récemment, rares étaient les personnalités du cinéma qui acceptaient d'aborder les frasques de celui qui a campé tant de rôles iconiques, de Cyrano à Christophe Colomb. Depuis sa mise en examen pour "viols" et "agressions sexuelles", la multiplication des témoignages de femmes dénonçant des violences similaires, puis la diffusion d'un reportage accablant sur France 2, le monde du 7e art se déchire autour de l'attitude à tenir face au scandale.

A lire aussi : DOSSIER. Gérard Depardieu : accusations de viol, propos misogynes et soutien présidentiel... itinéraire d'un mythe déboulonné

Ils dénoncent les actes de Depardieu

Au total 16 femmes, toutes liées au monde du cinéma, ont publiquement témoigné contre Gérard Depardieu. La comédienne Charlotte Arnould a porté plainte contre lui, lui valant une mise en examen pour "viols" et "agressions sexuelles" en novembre 2022, pour des faits qui se seraient déroulés au domicile de l'acteur. En avril, 13 autres femmes ont participé à une enquête et une émission diffusée en ligne par Mediapart, pour raconter des abus que le comédien aurait effectué sur les lieux de tournage de 11 films ou téléfilms sortis entre 2004 et 2022, ou dans des lieux extérieurs. Durant l'été qui suit, France Inter recueille le témoignage de deux autres victimes. Après cette cascade de témoignages, l'actrice Hélène Darras a déposé plainte en septembre contre l'homme qui, selon elle, l'a agressé sexuellement sur le tournage du film Disco en 2016.

Une nouvelle victime s'est ensuite faite connaître : la journaliste et écrivaine espagnole Ruth Baza a déposé plainte en Espagne contre le comédien français. Elle affirme que ce dernier l'aurait violé en 1995, alors qu'elle venait l'interviewer à Paris pour la revue Cinemanía.

En octobre, quelques jours après que Gérard Depardieu a nié dans Le Figaro les viols et les agressions sexuelles qu'on lui impute, Anouk Grinberg a accordé une interview à Elle pour dénoncer le comportement de l'acteur. La comédienne âgée de 60 ans est une proche de Charlotte Arnould. Elle est aussi l'ex-femme de Bertrand Blier, le réalisateur des Valseuses et un proche de Depardieu. Elle assure dans cet entretien que "tous ceux qui ont travaillé avec Depardieu savent qu'il agresse les femmes". Elle dénonce également le "silence assourdissant" du milieu du cinéma et affirme aussi avoir vu l'acteur "le faire" pendant les années 1990.

Dans le numéro de Complément d'enquête, le producteur Marc Missonnier s'exprime. Il assure que la profession avait connaissance "des histoires et des attitudes de Gérard Depardieu sur un plan sexuel". La raison de ce silence ? "Il avait un statut de star qui le protégeait. Ceux qui produisaient ces films ne faisaient pas attention à ce qui pouvait se passer autour."

Quand on voit les prises de position récentes, on se rend compte qu’il y a une vraie rupture de génération. Comment les +50 ans peuvent-ils être à ce point déboussolés ? Pour ma part, je suis fier de cette génération qui arrive. Vivement qu’ils/elles soient aux commandes !

— Marc Missonnier (@marcmissonnier) December 26, 2023

Depuis la diffusion du reportage sur France 2, d'autres actrices ont dénoncé le comportement de l'acteur. Ariane Labed, cofondatrice de l’ADA (Association des Acteur-ices) a réagi sur BFMTV le soir de la diffusion du Complément d'enquête : "Nous, on est ravies que ce soit maintenant étalé au grand jour et vu par le plus grand nombre". Dans la foulée et sur la même chaîne, l'actrice Clothilde Hesme (HPI, Lupin), également membre de l'ADA, a regretté "un système d’impunité", estimant que "le silence des acteurs de ce métier est assourdissant".

Interrogé par franceinfo au lendemain de la diffusion du reportage polémique, le réalisateur de Disco, Fabien Onteniente, a affirmé qu'il ne tournerait plus avec Gérard Depardieu : "C’est trop cracra pour moi, c'est épouvantable. Ce n’est pas possible de fermer les yeux, même pour une cause artistique, sur ce genre de comportement qui est pour moi inadmissible."

A lire aussi : Affaire Depardieu : "Boomers dégénérés", "Tu flippes toi aussi"... L'actrice Lucie Lucas accuse Victoria Abril d'agressions sexuelles

La réalisatrice Andrea Bescond a elle aussi qualifié l'acteur d'"agresseur présumé", décrivant "une omerta qui dure depuis des décennies" dans le Huffington Post. Elle estime qu'"il est temps qu'on arrête de voir le nom et le visage de cette personne sur les affiches".

Ce 27 décembre, Paris Match a dévoilé une interview de Sophie Marceau, dans laquelle l'actrice dénonce "la vulgarité et la provocation" de Gérard Depardieu qui, selon elle, "ont toujours été son fonds de commerce". L'actrice rappelle également avoir "publiquement dénoncé" son attitude à l'époque, ce qui l'a fait passer pour "la petite peste". "Et j'ai toujours refusé ensuite les films avec lui".

Ils défendent "un monstre sacré" du cinéma

Au cours de l'émission Complément d'enquête du 7 décembre, dans la foulée du reportage montrant notamment Gérard Depardieu multiplier les propos salaces et sexistes, Jean-Louis Livi, producteur et ami de Gérard Depardieu, est interrogé. Le présentateur Tristan Waleckx lui demande si Depardieu est "un agresseur". Il répond : "Je connais Gérard Depardieu. Il n’est ni un violeur, ni un prédateur. C'est faux. C'est un monstre oui, mais c'est aussi un monstre sacré. C’est un monument."

A lire aussi : ENTRETIEN. Affaire Gérard Depardieu : "Grivois mais pas répréhensible pénalement" selon l'avocate Martine Moscovici

Trois jours plus tard, c'est la famille de l'acteur, dont sa fille Julie Depardieu qui fait publier un texte dans le Journal du Dimanche pour dénoncer une "démence collective terrifiante" et "une véritable mise en scène" de la part de Complément d'enquête*. Carole Bouquet s'est ensuite ému dans l'émission Quotidien, du sort de son ex-compagnon, pointant du doigt "ce tribunal médiatique [qui] est en train de tuer un homme". Fanny Ardent, quelques jours plus tard sur RTL, a elle aussi pris la défense de l'acteur : "Ce qu'il se passe avec Gérard, c'est une mise à mort. (...) "Je pensais que c'était l'un des piliers de la démocratie, la justice. Et donc, la justice ne s'exprime plus ? Ce n'est que la voix populaire ? Moi, j'ai toujours pensé qu'une nouvelle société qui s'instaurait par la peur était une société totalitariste."

Lundi 25 décembre au soir, Le Figaro a publié une tribune intitulée "N"n’effacez pas Gérard Depardieu". Cette lettre dénonce "le lynchage" qui s'abat sur "le dernier monstre du cinéma", "au mépris de la présomption d'innocence". Initiée par les comédiens Michel Fau et Yannis Ezziadi, des proches de Julie Depardieu, le document rassemble 56 signatures dont de très grands noms du cinéma français : Victoria Abril, Nathalie Baye, Charlotte Rampling, Benoît Poelvoorde, Nadine Trintignant, Bertrand Blier, Emmanuelle Seigner, Jacques Weber, Pierre Richard, Gérard Darmon, Clémentine Célarié, Patrice Leconte, Charles Berling, Brigitte Fossey, Josée Dayan, Dominique Besnehard, Jean-Claude Dreyfus, Antoine Dulery, ou encore Yvan Attal. Mais aussi les artistes Roberto Alagna, Carla Bruni, Arielle Dombasle ou Jacques Dutronc.

Ils ont esquivé la question

Les dessous de la réalisation de cette tribune qui a provoqué une vive polémique, ont été révélés. Il en ressort que de nombreuses personnalités ont refusé de signer cette tribune. "Souvent par peur des répercussions sur leur carrière, assure Yannis Ezziadi au Parisien. Nombre d’entre eux ont été découragés par leurs agents ou leurs avocats." La raison ? "Soit parce qu’ils sont très pro-'MeToo', soit parce qu'ils ne veulent pas avoir de problèmes."

A lire aussi : Affaire Depardieu : signataire de la tribune de soutien à l'acteur, Pierre Richard ne sera plus l'ambassadeur d'une association de protection de l'enfance

Le magazine Complément d'enquête s'est également heurté aux nombreux refus d'acteurs du cinéma de commenter le problème Depardieu. Au cours du reportage, Gérard Jugnot élude la question de la journaliste, n'opposant que le fait qu'"il pète énormément", que "c'est un paillard" et qu'il n'a "jamais rien constaté". Face caméra, Julie Gayet accepte, elle, d'aborder avec la journaliste le problème des violences sexistes et sexuelles dans le cinéma, défendant la présence de "référents sur les tournages". Mais elle refuse d'aborder le cas Depardieu : "Il y en a tellement, il y a tellement d'histoires, on le sait..." regrette simplement l'actrice.

* Depuis, un huissier de justice a constaté que la rédaction de Complément d'enquête n'avait effectué aucune retouche ni aucun montage sur les images où l'on entend Gérard Depardieu commenter de façon graveleuse la séance d'équitation d'une fillette d'une dizaine d'années en Corée du Nord.

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