Paléo Festival: Zaho de Sagazan vers l'infini et au-delà
Publié25. juillet 2024, 02:28
Paléo Festival: Zaho de Sagazan vers l'infini et au-delà
Mercredi soir sur la scène Véga, la chanteuse a offert un mélange improbable de chansons tristes et soirée électro. Un peu déroutant, mais au fond assez à son image.
Zaho de Sagazan est quand même un drôle d'oiseau. Mélange improbable entre Barbara, pour la mélancolie, Brel, pour le phrasé, ou encore Stromae pour le côté enfantin. Mais avec un je-ne-sais-quoi en plus. Est-ce son jeune âge - elle n'a même pas 25 ans - ou sa sensibilité, qu'elle porte comme un étendard, qui rend sa gravité si émouvante? Devant la scène Véga, ce mercredi soir, le public venu voir la chanteuse française ne s'est pas posé de questions. Il s'est juste laissé porter.
Dès les premières notes, Zaho de Sagazan donne le ton. «La fontaine de sang», «Aspiration», «Tristesse», titres tirés de son premier album sacré aux Victoires de la musique, en février 2024, «La symphonie des éclairs». Un succès qui se mesure à la taille de la scène qu'elle occupe cette année, la deuxième plus grande de Paléo, un an après avoir joué au Club Tent en 2023. La jeune femme s'en émeut: «Mais que vous êtes nombreux!», lance-t-elle aux dizaines de milliers de personnes qui se pressent devant elle.
Même les jeunes enfants dans le public l'écoutent religieusement. Comprennent-ils réellement le sens des textes de la chanteuse? Sans doute pas. Mais la musique de Zaho de Sagazan a une poésie qui parle d'elle-même. Assise à son piano, la chanteuse laisse échapper de temps à autre un sourire malicieux, comme pour dire: «Rien de tout ça n'est grave.» Elle le confirmera quelques minutes plus tard, en introduction de «La symphonie des éclairs»: «Être sensible, c'est être vivant et on n'est jamais assez vivant.»
«Les ballades, c'est terminado!»
Beaucoup sont venus juste pour écouter le titre phare de Zaho de Sagazan et s'en vont dès qu'il est terminé. Ils n'entendront pas la chanteuse annoncer, après près d'une heure de spectacle: «On arrive au moment du concert où les ballades, c'est terminado, alors lâche-toi!». Virage à 180 degrés, place à l'électro. Zaho harangue la foule: «Dansez! Continuez!» Et le public s'exécute, jusqu'au final, «Modern Love», reprise de David Bowie qu'elle avait interprétée au Festival de Cannes au mois de mai.
Avant de quitter la scène, la musicienne s'offre un dernier kiff: une photo souvenir avec ses musiciens et le public de Paléo en arrière-plan. «Faites des poses chelou!», intime-t-elle. Comment refuser?