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Suicide Squad : Rocksteady a définitivement renié ses ambitions ...

Suicide Squad  Rocksteady a définitivement renié ses ambitions
Je suis colère parce que je suis trahison

Par-delà les attentes déçues et les promesses brisées, Rocksteady vient d’offrir à la communauté des joueurs une fin définitive au radeau de la Méduse Suicide Squad : Kill the Justice League. Loin d’être une ultime rédemption, cette fin officielle marque un véritable naufrage créatif et un manque de respect total pour ses fans les plus fidèles, comme pour le grand public. Mais c'est aussi sûrement le résultat de l'encéphalogramme actuel de Rocksteady, et c'est encore plus inquiétant. (Attention, ça va spoiler.)

Il est rare qu’une mise à jour finale puisse cristalliser à ce point la désillusion collective autour d’un jeu vidéo. La dernière fois qu'une telle colère a pu surgir, c'était sans doute face au ratage total de la fin de Farenheit (que l'auteur de ces lignes n'a jamais digérée), ou peut-être avec l'affaire de la fin de Mass Effect 3, mais pour des raisons bien différentes.

Avec la conclusion tardive de Suicide Squad : Kill The Justice League, Rocksteady, autrefois célébré - à juste titre -, pour son travail magistral sur la trilogie Batman: Arkham, nous montre que la gloire d’antan n’est plus qu’un souvenir lointain. La dernière note ajoutée à Suicide Squad, que notre bon Cael s'est évertué à vous présenter, résonne non pas comme un baroud d’honneur, mais comme un chant funèbre, celui d’une ambition mal maîtrisée et d’une vision narrative avortée. Cette fin, aussi insipide (pour ne pas dire stupide - oupsi -) que bâclée, constitue un bras d'honneur monumental aux joueurs qui avaient osé croire en ce projet, aussi controversé qu’il soit.

  • À lire également | Le test en souffrance de Suicide Squad : Kill The Justice League par Kelma

Un peu de (con)texte

Dès sa sortie en février 2024, Suicide Squad : Kill the Justice League avait suscité une sévère polémique, mais pas pour les raisons attendues. Le concept même d’un jeu où les anti-héros éliminent méthodiquement les membres les plus emblématiques de la Justice League aurait dû diviser l’opinion. Rocksteady semblait vouloir s’éloigner des récits traditionnels pour offrir une vision plus sombre et subversive, un pari risqué sur le papier. Dans les faits le concept a été largement bien reçu, mais c'est l'état lamentable du jeu, sans aucune vision artistique, sans pulsion créative, sans la moindre fibre de passion qui a fait date. Sans revenir en détails sur cette catastrophe industrielle, disons que le titre n'a pas convaincu, que le désastre se chiffrerait à peu près à 200 millions de dollars, et que cela a provoqué plusieurs vagues de licenciements chez Rocksteady.

Un an après le lancement façon fusée Starship, le studio livre enfin une conclusion officielle à la traque des super-héros DC par la bande de bras cassés que sont Deadshot, Harley Quinn, Captain Boomerang et King Shark. Mais voilà : au moment de boucler cette odyssée, le studio a opté pour une pirouette narrative indigne de ses prétentions initiales. Plutôt que de conclure avec l'audace promise en premier lieu, Rocksteady a préféré emprunter la voie du je-m'en-foutisme, et sert une soupe digne des pires moments d'une sous-série de science-fiction signée SyFy mal dégrossie. La révélation finale est la suivante : les héros tués par la Suicide Squad étaient en réalité des clones (chose déjà connue, mais redite ici - voyez le cynisme de la situation -) créés par Batman pour tromper Brainiac. Batman n'était pas mort, tout ça était son plan depuis le début. La Justice League débarque, arrête Brainiac. Tout est bien qui finit bien. Et la Suicide Squad s'envole vers d'autres cieux. Oui, ça sonne comme un mauvais épisode de Scooby-Doo.

Suicide Squad Kill the Justice League's live-service story has concluded with a 2D cut scene that has Harley Quinn explain the ending (probably due to budget cuts)

Arkham Batman is alive and well, the justice league that was killed were clones.pic.twitter.com/RP8aE13Qw9

— Synth Potato???? (@SynthPotato) January 14, 2025

Non seulement cette solution dédramatise les enjeux établis, mais elle annihile également toute la tension morale et émotionnelle construite tant bien que mal dans le jeu. Ce retournement final laisse une impression amère : celle d’un studio qui a eu peur de ses propres idées. Au lieu d’assumer pleinement les conséquences de ses choix narratifs, Rocksteady s’est replié sur une fin sans conséquence, désamorçant ainsi tout impact émotionnel. Pire encore : on ne peut le vivre que comme une insulte à l’intelligence des joueurs.

Suicide Squad, Scooby Gang, même combat

Le fait de raconter cette conclusion sous forme de bande dessinée est assurément le signe d'importantes coupes budgétaires chez Rocksteady, et d'un désaveu définitif de la part de la Warner à son sous-fifre. La maison-mère a envoyé un message clair : ce jeu ne mérite pas d’efforts supplémentaires. Pourtant, les joueurs qui sont restés fidèles à ce projet – même s'ils tiennent tous dans une rame de métro – auraient mérité mieux. Des joueurs ont soutenu le jeu, consommé (le terme est choisi à dessein) ses contenus post-lancement, et investi des heures dans une expérience qu’ils devaient sans doute espérer voir culminer dans un final digne de ce nom. On se serait même contenter d'un truchement bête et méchant avec un tour de passe-passe impliquant un multivers, avec une ouverture vers le monde des Batman : Arkham originaux. Mais non. À la place, on se retrouve face à un piteux dénouement, qui leur hurle au visage : "Tout ce que vous avez fait ne sert à rien". Difficile de ne pas imaginer que c'est aussi ce qu'ont ressenti les développeurs de Kill the Justice League face aux décisions de la Warner...

Au-delà de ce pied de nez, les conséquences pourraient être bien plus graves encore. Une partie du public vit cette fin comme une déclaration de désintérêt pur et simple. Face à une conclusion aussi bâclée, une frange de la communauté des joueurs interprête cela comme si Rocksteady leur disait que que leur implication ne compte pas. Cette interprétation de mépris implicite, ajouté au contexte déjà difficile d’un échec commercial retentissant, pourrait bien sceller une rupture définitive entre le studio et une partie conséquente de son public.

Il faut rappeler que Rocksteady jouissait, il n'y a pas si longtemps que ça, d’un immense capital de confiance/sympathie auprès des joueurs. La trilogie Arkham reste à ce jour une référence incontournable en matière de narration, de level-design et de gameplay dans le domaine des jeux adaptés de comics (voire dans le domaine des adaptations de licences tout court). En lançant Suicide Squad: Kill the Justice League, le studio avait l’opportunité de réinventer sa formule et de prouver qu’il pouvait aller au-delà des frontières de Gotham. Or, non seulement le jeu s’est révélé incapable de répondre aux attentes (sans doute par manque de vision créative à quoi se sont ajoutées les contraintes de temps, les exigences de rentabilité et l'obsession du live-service de la Warner), mais cette mise à jour finale enfonce le clou. Là où Rocksteady aurait pu redorer son blason, et montrer que les créateurs d'Arkham étaient toujours là, prêts à prendre des risques et à imposer des décisions radicales (rappelons que le studio n'avait pas hésité à tuer le Joker dans sa trilogie), il s’est contenté d’une solution narrative qui ressemble davantage à un abandon qu'à un désir de lutter jusqu'au bout.

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