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« Peter Lorre. Derrière le masque du maudit », sur Arte : portrait d'un ...

 Peter Lorre Derrière le masque du maudit  sur Arte  portrait dun
Doté d’une incroyable présence, le comédien juif hongrois naturalisé américain eut du mal à se voir offrir d’autres rôles que ceux de savant fou ou de meurtrier.
Peter Lorre dans « M le Maudit » (1931), de Fritz Lang. Image extraite du documentaire d’Evelyn Schels, « Peter Lorre. Derrière le masque du maudit ».Peter Lorre dans « M le Maudit » (1931), de Fritz Lang. Image extraite du documentaire d’Evelyn Schels, « Peter Lorre. Derrière le masque du maudit ».
Peter Lorre dans « M le Maudit » (1931), de Fritz Lang. Image extraite du documentaire d’Evelyn Schels, « Peter Lorre. Derrière le masque du maudit ». NERO/EVERETT/AURIMAGES/ARTE

Dans M le Maudit, c’est un assassin d’enfants à l’air si enfantin. Un petit homme au physique étrange, avec son visage poupin et ses yeux exorbités. Un acteur à la présence incroyable qui, durant toute sa carrière, cherchera à s’émanciper de la figure du monstre interprété dans le chef-d’œuvre de Fritz Lang (1890-1976) tourné en 1931. A l’époque, Peter Lorre (1904-1964), né Laszlo Löwenstein, n’avait fait carrière que sur les planches, à Vienne puis à Berlin.

Pourquoi Fritz Lang a-t-il choisi ce jeune comédien, révélé par Bertolt Brecht, pour interpréter un tel rôle ? « Parce que je pensais que personne ne croirait que quelqu’un avec un tel physique puisse commettre d’affreux meurtres ! », a-t-il justifié. De fait, Lorre aura beau tourner dans plus de quatre-vingts films, faire carrière à Hollywood et jouer avec les plus grands, son rôle dans M le Maudit lui collera toute sa vie à la peau.

Ce documentaire retrace la vie de ce juif hongrois, homme complexe caractérisé par l’insondable solitude de ses personnages. Un être rongé d’angoisse depuis son enfance, orphelin de mère à 4 ans, drogué à la morphine. Mais aussi convivial, moqueur, nostalgique. Et grand séducteur, marié à trois reprises.

Grande passion pour le théâtre

Sa grande passion était le théâtre, mais sa rencontre à Berlin avec Fritz Lang va changer sa vie : « Je connaissais un grand succès sur scène et je ne voulais pas faire de film. Avec un visage comme le mien, comment s’attendre à une carrière sur grand écran ? » Il suffit pourtant d’un rôle, et le voilà propulsé au rang de vedette internationale.

En 1932, Lorre est l’un des acteurs préférés d’Hitler, qui ignore, bien sûr, qu’il est juif. Goebbels lui propose un projet de film. Réponse de Lorre : « Il n’y a pas de place en Allemagne pour deux assassins, Hitler et moi ! » Un tel refus implique de quitter le pays rapidement, ce que fait Lorre avec sa première épouse, Celia Lovsky.

Exilé à Paris, il est contacté par l’un des producteurs d’Alfred Hitchcock. Lorre file à Londres et accepte le rôle de conspirateur dans L’Homme qui en savait trop (1934). Sa carrière est lancée. Repéré par un agent de la Columbia qui lui offre un contrat de 1 000 dollars par semaine à Hollywood, Lorre embarque avec son épouse pour les Etats-Unis.

A la recherche de personnages complexes

Sa nouvelle vie californienne lui plaît, mais il a beau demander à la Columbia de lui confier des rôles « positifs », Lorre continue de briller dans des personnages de savant fou ou de meurtrier. Lui recherche des personnages plus complexes, mais Hollywood n’aime pas l’ambiguïté.

Frustré, Lorre quitte la Columbia, signe avec la Century Fox. Plus tard, il passera à la Warner. « Je ne peux pas jouer les rôles de Clark Gable, mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas incarner un amant, un adolescent, un rêveur »,dit-il. Peine perdue.

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Jusqu’à sa mort en 1964 d’une crise cardiaque, Lorre alternera des films de série B (dont huit de la série Monsieur Moto) entrecoupés de seconds rôles dans des chefs-d’œuvre, parmi lesquels Le Faucon maltais(1941),de John Huston, et Casablanca(1942), de Michael Curtiz.

« Son éternel combat contre la drogue lui renvoyait sa faiblesse », souligne le réalisateur allemand Volker Schlöndorff. En 1951, lors d’un retour en Allemagne, Lorre décide d’écrire et de réaliser son propre film. L’Homme perdule voit endosser un nouveau rôle de meurtrier solitaire. Ce sera un échec commercial.

Alain Constant

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