Maria Callas, une vie à tire-d'aile
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Après la séparation de ses parents, Maria déménage à Athènes avec sa mère et sa soeur. Elle entre en 1939 en classe de chant au Conservatoire d'Athènes.
>> A écouter: l'émission A l'opéra du 2 décembre 2023 consacrée à Maria Callas et plus spécifiquement aux années de formation 1937-1945
Mais c'est en 1947 à Vérone, en Italie, que s'ouvre véritablement sa carrière. Elle tient le rôle-titre de "La Gioconda" d'Amilcare Ponchielli dans les arènes et fait chavirer le coeur des Italiens. En particulier celui du mécène et industriel Giovanni Battista Meneghini, de vingt-huit ans son aîné, qui devient d'abord son agent puis son mari. Sous son égide et avec le soutien du chef Tullio Serafin, Maria Callas devient célèbre, ses cachets prennent l'ascenseur. Son ascension est fulgurante.
Maria Callas lors de ses débuts aux arènes de Vérone dans "La Gioconda" de Ponchielli en 1947. De gauche à droite Tullio Serafin, les sopranos Maria Luisa Cioni, Maria Callas et Renata Tebaldi. [AFP]
De Wagner à Bellini en quelques jours
En 1949, elle chante à la Fenice le rôle de Brünnhilde, déesse puissante et guerrière dans "La Walkyrie" de Richard Wagner, l'un des rôles les plus lourds et l'un des plus brillants du répertoire. Dans le même théâtre se donne "I Puritani" de Bellini, dont la soprano, Margherita Carosio, tombe brusquement malade.
Tullio Serafin demande à Maria Callas de la remplacer au pied levé, ce qu'elle accepte après quelques hésitations. La critique est épatée et l'artiste découvre son véritable univers, celui du bel canto romantique italien, où elle s'affirme de façon incomparable, ressuscitant un type de voix dramatique, mais capable de souplesse et de virtuosité.
Maria Callas en 1949 à la Fenice, à Venise, dans le rôle de Elvira dans l'opéra "I Puritani" de Bellini. [AFP]
Elle débute à la Scala de Milan en 1950 avec ses compositeurs de prédilection: Rossini, Bellini, Verdi, Donizetti. Le rôle qui la rend célèbre est sans conteste celui de Norma dans l'opéra du même nom.
Avec Leonard Bernstein à la Scala
"Cette femme produit de l'électricité sur scène. Dans 'Medea', c'est une centrale électrique", aurait dit d'elle le chef d'orchestre Leonard Bernstein, âgé d'à peine 35 ans, qui dirige l'oeuvre de Cherubini.
Ensemble, ils connaissent le succès en 1953 à la Scala de Milan, le futur centre artistique de la chanteuse. "C'était parfait. Elle comprenait tout ce que je voulais, et je comprenais tout ce qu'elle voulait", dit le jeune maestro. A la fin de la soirée, selon Bernstein, le public est déchaîné.
Maria Callas dans "Medea" de Cherubini sur la scène de la Scala de Milan en hiver 1953. [AFP]
Sur scène, elle apporte de l'émotion. On loue non seulement sa voix, capable de couvrir trois octaves (non sans heurts, ce qui lui attire des critiques), mais aussi son jeu d'actrice. Pour ressembler au mieux à ses héroïnes d'opéra, elle se soumet à un régime drastique, perdant trente kilos en deux ans. Dès la fin 1954, elle intéresse couturiers et gazette people.
Lorsque la diva fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York en "Norma" de Bellini en 1956, les fans d'opéra et de la chanteuse passent des jours entiers à l'extérieur pour obtenir des places debout bon marché, rapporte un contemporain. Onze fois, le public applaudit la soprano pour qu'elle revienne sur scène à la fin de la représentation.
>> A écouter: Maria Callas en répétition dans "Anna Bolena" de Donizetti, captée par un micro pirate en 1957