Le spectre de Kobe Bryant devait voguer dans la salle : Luka Doncic ...
"Il est un plan de jeu à lui tout seul. Il a cette capacité à mettre des tirs et à trouver des coéquipiers démarqués. Ce qu’il fait sur un terrain, c’est différent des autres” raconte son coach, Jason Kidd, évidemment éberlué par la performance.
Différent, c’est le mot. Et pour une fois, il n’est même pas galvaudé. Parce que Luka Doncic est vraiment différent. Pas forcément athlétique, pas forcément rapide mais finalement un peu tout ça à la fois. Tellement intelligent, tellement filou qu’il en devient inarrêtable.
En fait, pour décrire Doncic, il faudrait presque partir dans les métaphores imagées. Imaginez-vous ce chef d’orchestre, qui ne paie pourtant pas de mine, mais qui, soir après soir, confisque la baguette et dicte, avec brio, son propre tempo. C’est tout ça, Luka Doncic.
“Ce soir, il a signé sa plus belle des peintures " renchérit son coach Jason Kidd pour rester dans le domaine artistique.
Une peinture qui a effectivement fière allure et qui défie presque les lois du rationnel : 73 points, c’est une chose mais Doncic y ajoute 10 rebonds et 7 passes décisives. Il est donc impliqué sur… 100 points de son équipe.
Mais là où il fait tellement fort, c’est que, contrairement à d’autres grands attaquants, il ne galvaude pas. Ou tellement peu. 33 shoots tentés, 25 réussites. 13 points tentés, 8 réussites. Mettre 73 points en NBA, c’est une chose, le faire en shootant à 76% (!) et en allant arracher la victoire (148-143), c’en est évidemment une autre.
Forcément, avec une telle perf’, Doncic confisque tous les records : record de franchise, record de points pour un Européen, record de points pour un joueur de moins de 25 ans, 4e plus grosse éruption offensive de l’histoire.
Alors, certains grincheux estimeront sans doute que cette éruption au scoring a perdu de sa saveur et que la NBA, "c’était mieux avant".
Comment leur en vouloir ? Voir un match, sans prolongations, se terminer sur le score de 148-143, ce n’est effectivement peut-être pas la meilleure des pubs pour la NBA.
Malgré tout, il nous semble quand même difficile (voire impossible) de rester impassible face à cette performance, déjà légendaire, de Luka Doncic. Peut-être parce qu’elle est un condensé de tout ce qui se fait de mieux en NBA : maîtrise, justesse, fondamentaux et… talent, tout simplement. Et qu’elle vient même éclipser les 62 points inscrits par Devin Booker le même soir et les 70 unités inscrites par Joël Embiid… quelques jours plus tôt.