Le Tatoueur d'Auschwitz sur M6 : la série est-elle adaptée d'une ...

En 2017 sortait dans les libraires Le Tatoueur d’Auschwitz, un roman écrit par Heather Morris qui est très rapidement devenu un best-seller international avec aujourd’hui plus de 14 millions d’exemplaires vendus dans le monde.

Cinq ans plus tard, Sky Studios et Peacock ont acquis les droits pour en faire une mini-série poignante, qui est diffusée à partir de ce mercredi 22 janvier sur M6.

La série est-elle adaptée d’une histoire vraie ?

Le Tatoueur d’Auschwitz raconte l’histoire vraie de Lali Sokolov, un prisonnier d’Auschwitz qui était chargé de tatouer les numéros d’identification sur les bras des autres prisonniers. Pourtant, dans l'enfer du camp de concentration, il a rencontré l'amour de sa vie, Gita Furman, avec laquelle il s’est marié à la fin de la guerre.

Décédé en 2006, Lali Sokolov a tenu à raconter son histoire à Heather Morris avant de mourir afin que son histoire perdure même après sa mort. Le livre et la série sont donc inspirés de ces conversations. Mais si les deux œuvres sont présentées comme étant basées sur une histoire vraie, beaucoup ont remis en doute l’exactitude de ce qui est raconté.

Un roman décrié

Dans un article publié en 2018 dans un magazine produit par le musée d'État d'Auschwitz-Birkenau, Wanda Witek-Malicka, l'une des employées du centre de recherche, est revenue sur les différents faits présents dans le livre.

Elle a ainsi confirmé que Lali Sokolov avait vraiment été tatoueur et prisonnier à Auschwitz. Il est arrivé sur le camp le 23 avril 1942, et il s’est vu attribuer le numéro 32407. C’est également vrai qu’il a tatoué les numéros d'identification des autres prisonniers.

Il est effectivement tombé amoureux de Gita Furman, et ils ont vécu heureux jusqu’à la fin de leurs jours. Wanda Witek-Malicka a cependant remis en question certains points du roman, notamment sur le fonctionnement des camps.

Elle a en effet expliqué qu’il n’était pas possible que la rencontre entre Lali et Gita se soit faite alors qu’il lui tatouait son numéro. Les hommes tatouaient en effet exclusivement les prisonniers masculins, tandis que les détenues féminines étaient tatouées par des femmes.

Wanda Witek-Malicka a surtout critiqué le fait que l’autrice Heather Morris s’était basée uniquement sur le récit de Lali sans le confronter aux documents d’archives sur le camp d’Auschwitz.

Une série plus fidèle à l’histoire vraie

Les showrunners du Tatoueur d’Auschwitz ont cependant pris à cœur de travailler sur les détails pour rendre la série plus fidèle aux faits historiques, comme ils l'ont expliqué à nos confrère du Time. Ils n’ont par exemple pas utilisé le numéro de Gita inscrit dans le roman, mais celui qu’elle avait mentionné dans son témoignage à la Fondation de la Shoah.

Dans le roman, Lali essaie de trouver de la pénicilline pour Gita, mais ce médicament n'était pas accessible à grande échelle à cette époque. Dans la série, ils ont donc choisi d’appeler le médicament un antimicrobien.

La fiction précise également que Sokolov était un tatoueur parmi d'autres, et non le seul comme le suggère le roman. Ils se sont également rendus plusieurs fois à Auschwitz pour que le camp soit le plus fidèle possible à la réalité.

La production a fait appel à la documentariste Naomi Gryn afin qu’elle visionne des témoignages de survivants, qu’elle assure la liaison avec les bibliothèques et les musées du monde entier, et qu’elle se renseigne auprès du musée d’Auschwitz. Tali Shalom-Ezer, la réalisatrice de la série, a tout de même précisé au Time que Le Tatoueur d’Auschwitz est basé sur les souvenirs de Lale, et sur l’histoire qu’il a bien voulu raconter.

“En fin de compte, l'histoire que nous racontons est celle de Lali. Nous croyons Lali. Nous allons raconter ses souvenirs, exactement comme il les a décrits”, a-t-elle expliqué. Le but de la série n’est pas d’offrir une série historiquement juste, mais plutôt d’inciter les gens à “faire leurs propres recherches”, comme l’a précisé Claire Mundell, la productrice à nos confrères.

Malgré tout, Le Tatoueur d’Auschwitz reste une fiction nécessaire qui montre l’horreur des camps, et met en lumière les traumatismes qui ont hantés les survivants après leur libération.

Retrouvez les deux premiers épisodes du Tatoueur d’Auschwitz ce mercredi 22 janvier à partir de 21h10 sur M6. La soirée se poursuit à 23h15 par la diffusion du documentaire “L’histoire vraie du tatoueur d’Auschwitz”, qui raconte une histoire d'amour et d'espoir qui triomphe de l'horreur et du chaos, tout en retraçant le fonctionnement du camp d’Auschwitz-Birkenau.