La Diagonale du Figaro N°28 : David Bronstein, le sorcier de l'Est ...

Volubile, passionné, David Ionovitch Bronstein est une des figures les plus importantes du XXe siècle. Il était indispensable, chers amis des échecs, de lui consacrer une première lettre. À l'instar de Paul Keres et Victor Kortchnoï, le destin n'a pas voulu qu'il devienne champion du monde. Pourtant pour lui tout ne s'est joué que sur un coup. Une bourde terrible contre Botvinnik, qui dans la 23e du match de 1951 a transformé une nulle en défaite. Le patriarche des échecs soviétiques égalisait le score. En ce temps-là, 12 à 12 après 24 parties, permettait au champion de conserver son titre...

On demanda un nombre incalculable de fois à David Ionovich s'il avait dû s'incliner sur ordre face à l'homo sovieticus qu'était Mikhaïl Botvinnik. Au fond pour le Kremlin d'alors, Bronstein était juif et ukrainien, et cela représentait une tare aux yeux de Staline, Beria et consorts. Il jura pourtant que personne ne l'avait obligé à perdre. Inconsciemment, il avouera plus tard qu'il n'était pas fait…