Le sénateur Joël Guerriau a-t-il vraiment été testé positif aux ...
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«Des analyses accablantes.» Vendredi 17 novembre, BFMTV révélait le résultat d’analyses du sénateur de centre droit Joël Guerriau, mis en examen et soupçonné d’avoir drogué à son insu une députée en vue de l’agresser sexuellement. Selon la chaîne d’info en continu, «la présence d’amphétamines, d’opiacés, de cannabis, de cocaïne, de méthadone et de MDMA, a été détectée dans son sang». Mais quelques heures plus tard, la chaîne ajoute dans son article (sans préciser avoir fait une mise à jour) que l’avocat du plaignant «contestait ces informations».
Dans une interview réalisée par France Bleu Loire Océan, Me Rémi-Pierre Drai a précisé son démenti : «Quand je lis dans certains médias qu’on a retrouvé dans ses analyses des quantités de drogue, c’est du grand n’importe quoi, c’est tout le contraire. Dans son sang, dans ses cheveux, dans ses urines, on a constaté absolument aucune trace de drogue. Toutes ces fausses informations, c’est assez insupportable. Je crois qu’on l’a bien esquinté dans le cadre de cette procédure. Il a le droit aussi à ce que son honneur soit préservé.»
Plusieurs tests contradictoiresDans la même interview, l’avocat explique que Joël Guerriau «n’a jamais voulu administrer à son amie, à sa collègue de travail, une substance en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle» mais qu’il s’agit d’une «erreur de manipulation». Selon lui, Joël Guerriau aurait acquis cette substance, en l’occurrence de l’ecstasy, via «quelqu’un au Sénat», tout en ignorant qu’il s’agissait de ce produit illicite, évoquant un simple «euphorisant». Il aurait ensuite voulu en consommer, en aurait versé dans un verre, avant de se raviser. Puis, le lendemain, il aurait servi par accident le verre qui en contenait à la députée.
Joël Guerriau a-t-il été testé positif à six drogues, comme l’a écrit BFMTV, ou négatif à tout, comme l’assure son avocat ? C’est en fait plus compliqué que ça, puisque dans les deux cas, la présentation des faits est erronée. Selon une source proche du dossier, la confusion s’explique par le fait que plusieurs analyses ont été réalisées, avec des résultats contradictoires. Un premier test urinaire a été réalisé : «Le résultat était positif pour toutes les substances testées, ce qui est rare et surprenant», explique-t-on à CheckNews.
«En contact» avec la substanceUn examen sanguin a ensuite été réalisé, qui s’est révélé négatif pour toutes les substances testées (contrairement, donc, à ce qu’avançait BFMTV qui évoquait de nombreuses traces de drogue dans son sang). Un troisième dépistage a enfin été réalisé, sur une mèche de cheveux cette fois-ci. Avec un résultat «légèrement positif» (contrairement à ce qu’avançait l’avocat de Joël Guerriau), mais uniquement à l’ecstasy (ou MDMA). Un résultat qui pourrait être cohérent «avec une prise entre août et novembre», explique cette source à CheckNews. A noter que l’ecstasy est la drogue qui a été retrouvée dans l’organisme de la députée.
Selon l’avocat de Joël Guerriau, qui confirme que plusieurs tests ont été réalisés, le résultat positif de ce dernier test démontre que seule une quantité «infinitésimale» de drogue se trouvait dans l’organisme du sénateur. Ce qui démontrerait qu’il a été seulement «en contact» avec la substance (ce qu’il a reconnu, tout en assurant qu’il ignorait sa nature) sans pour autant en consommer, explique-t-il à CheckNews.
Le conseil du sénateur évoque également un «deuxième test» urinaire, réalisé le 16 novembre, qui aurait lui aussi été négatif, ce que CheckNews n’a pas encore été en mesure de confirmer.