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Héléna Noguerra et la presse people au défi du consentement

Héléna Noguerra et la presse people au défi du consentement
Le "consentement", c’est d’abord le livre événement de Vanessa Springora, c’est devenu un film puis une tendance sur TikTok. Et ce week-end, c’est un terme qui s’est retrouvé au cœur d’une tribune dans Libération signée par la chanteuse

Le titre de cette tribune : "Etre libre, ce n’est pas être en “libre-service".

La raison de cette tribune : le magazine Voici a publié en première page une photo d’elle et de son conjoint, le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié.

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Une photo d’eux, à poil !

Galthié est debout, de profil, une main cache son sexe, il tend l’autre à Noguerra, qui est assise, les seins à l’air. Elle est assez jolie cette photo. Le problème, c’est que c’est une photo volée de leur intimité, et qu’elle est à la une d’un magazine. Évidemment, personne n’a donné son consentement.

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Mais c’est pas le principe même de la presse people ? Héléna Noguerra ne vient pas de le découvrir. Elle avait déjà été en une de ce magazine, mais pas toute nue. Une différence qui justifie sa tribune dans Libé ! La chanteuse dit ceci : "Ce qui est grave, c’est qu’à une époque post #MeToo, à une époque où le consentement est enfin un sujet, cela ne soit pas appliqué à cette presse charognarde". A ses yeux, cette pratique est "l’expression même d’un monde qui continue de tolérer les comportements dont découlent les agressions sexuelles qui font fi du consentement". Je le dis : Héléna Noguerra a raison ! Mille fois raison !

Parce que c’est une chose de révéler une relation en montrant deux personnes qui s’embrassent.

Et d’ailleurs, ça peut déjà être super violent pour les gens concernés. Mais c’en est une autre de les exposer nus !

Pourtant, ce n’est pas nouveau

Depuis que la presse people existe, elle affiche des gens nus, et surtout des femmes d’ailleurs. Mais l’époque a changé. #MeToo est passé par là, et désormais, oui, on demande aux gens s’ils sont d'accord. D’accord pour qu’on les touche, d’accord pour qu’on les embrasse, d’accord pour s’envoyer en l’air, et oui, on devrait leur demander s’ils sont d’accord pour qu’on affiche leur anatomie dans un magazine. Comme ça n’arrivera pas, Héléna Noguerra conclut sa tribune en réclamant une loi qui interdit d’exposer des gens nus sans leur consentement, et je la cite encore, "une loi qui exige le consentement".

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Non, pas du tout ! Et d’ailleurs, j’ai bien peur que cette tribune passe inaperçue. Vous savez pourquoi ? Parce qu’on s’arrête rarement sur le fait qu’une femme se plaigne de son traitement dans la presse, et dans le cas dont je vous parle ce matin, pour plusieurs raisons. Hélène Noguerra est une célébrité, réponse, et alors ? En étant à poil avec son mec, elle savait qu’elle prenait le risque de se faire photographier, réponse. Ça revient à minimiser l’agression d’une femme au prétexte de sa tenue.

Et enfin, elle a déjà posé et même joué nue, réponse d’Héléna Noguerra : "Quand bon me semble !" Et oui, revoilà le consentement ! Choisir avec qui, quand et comment. Ce texte, ce n’est pas encore une tribune et ce n’est pas encore une célébrité qui se plaint. La presse people doit se remettre en question et entendre ce que dit Héléna Noguerra. Je suis même sûr que ça ne fera pas fuir ses lecteurs.

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