Un "massacre" lors d'une distribution alimentaire fait plus de 100 ...
Voici ce que l'on sait jeudi soir de la distribution d'aide à Gaza qui a tourné au cauchemar et où une centaine de personnes ont perdu la vie.
Jeudi à l'aube, des milliers de personnes s'agglutinaient dans la rue al-Rashid, dans l'ouest de la ville de Gaza.
Selon des témoins et les services de santé de Gaza, les militaires israéliens postés à proximité pour protéger le convoi d'aide alimentaire ont ouvert le feu sur cette foule qui se précipitait sur les camions, une trentaine d'après l'armée.
Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré en soirée 112 morts et 760 blessés dans ce qu'il a qualifié de "carnage" dans la bande de Gaza.
Israël évoque une bousculade
Des sources israéliennes ont confirmé que des soldats, se sentant "menacés", avaient tiré à balles réelles mais nié que ces tirs soient responsables de l'ensemble des morts. L'armée israélienne a pointé les conséquences d'une bousculade.
"Alors que le convoi (parti du sud de Gaza) est entré dans le nord, des milliers de personnes se sont précipitées sur les camions, ce qui a provoqué une bousculade dans laquelle des dizaines de Gazaouis ont été blessés et tués, certains d'entre eux renversés par des camions", a indiqué un responsable de l'armée.
Puis, une partie du convoi a poursuivi son chemin, mais des "dizaines" de civils se sont retrouvés près des forces israéliennes qui ont tiré des "coups de semonce" avant "d'ouvrir le feu", a poursuivi ce responsable militaire.
"Il s'agissait de tirs restreints (...), il ne s'agissait pas d'un événement massif de notre point de vue", a-t-il ajouté. L'armée a fait état de "dizaines de morts et de blessés", bousculés ou piétinés par la foule qui a "encerclé les camions et pillé" les cargaisons, mais n'a pas donné de bilan des tirs.
Interrogé lors d'un briefing avec des reporters, ce responsable militaire n'a pas précisé à quelle organisation était liés ces camions d'aide. Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens Philippe Lazzarini a indiqué "qu'aucune agence de l'ONU n'était impliqué dans cette distribution".
Les Etats-Unis demandent des explications
A Washington, le président Joe Biden a dit que son administration "vérifiait" les "deux versions contradictoires de ce qui s'est produit".
"Nous sommes en contact avec le gouvernement israélien depuis tôt ce matin et comprenons qu'une enquête est en cours. Nous suivrons cette enquête de près et nous ferons pression pour obtenir des réponses", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat américain Matthew Miller.