Covid-19 : une étude scientifique dresse le bilan des pays ...
Une étude parue ce lundi 9 décembre compare les politiques de treize pays d’Europe occidentale dans leur gestion du Covid-19. Les Etats qui ont pris des mesures le plus tôt sont ceux qui s’en sont le mieux sorti.
Comment la crise du Covid-19 a-t-elle été gérée et quels enseignements en tirer ? Dans une étude rendue publique ce lundi 9 décembre par la revue BMC Global and Public Health, les experts scientifiques de treize* pays d’Europe de l’Ouesttentent de répondre à ces questions.
Menés par l’Institut Pasteur en association avec une quarantaine de scientifiques européens, tous impliqués dans la gestion de la pandémie dans leurs pays, ces travaux comparent l’efficacité des stratégies mises en œuvre.
Efficacité d’une prise en charge précoce
Pour dresser un bilan précis, ils ont comparé l’excès de mortalité standardisé sur l’âge et le sexe par pays pendant la période allant de janvier 2020 à juin 2022. Ce choix a été déterminé par la fiabilité de l’indicateur, également calculé de façon homogène.
Dans les faits, les pays qui ont pris des mesures tôt (lorsque que les hôpitaux n’étaient pas encore sous tension) sont ceux où l’excès de mortalité s’est révélé le plus faible. Ainsi, les pays scandinaves (Norvège, Suède et Danemark) se positionnent avec l’Irlande en tête du peloton, avec “seulement” 0,5 à 1 décès supplémentaire pour 1 000 habitants. “Il n’y a rien de rationnel à laisser des hôpitaux se remplir, à partir du moment où l’on sait que l’épidémie va décoller”, soulève le Français Arnaud Fontanet, spécialiste en charge de cette étude.
Ces pays sont aussi ceux qui ont le mieux résisté au plan économique. En optant pour la mise en œuvre de mesures de restriction sociale précoces, les Etats concernés ont globalement enregistré de moindres pertes de leur PIB en 2020, année d’explosion de la pandémie. Au Danemark et en Norvège, le PIB a chuté de moins de 5 %, là où il a diminué d’environ 10 % en Espagne ou en Italie (7,5 % dans l’Hexagone).
L’Italie en grande difficulté, la France dans la moyenne
L’Italie est de loin le pays qui a le plus souffert. Avec une surmortalité estimée à 2,7 pour 1 000 habitants, notre voisin transalpin a peiné à juguler les effets de la crise sanitaire. Derrière l’Etat alors dirigé par Sergio Mattarella, la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Portugal et l’Espagne affichent une surmortalité comprise entre 1,7 et 2 pour 1 000 habitants.
La France, elle, se situe dans le deuxième groupe (sur trois), aux côtés de la Suisse et de l’Allemagne, avec un excès de mortalité proche de 1,5 pour 1 000.
(*) Les treize pays étudiés sont : l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, l’Irlande, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.