Face à la justice, Cédric Flaction assure n'avoir jamais coupé ses ...

Le rebord du vitrail incarnant la Vierge Marie portant l’Enfant Jésus sert de support au dossier pénal de huit tomes et quelque 2300 pages. A cela s’ajoutent une quarantaine de classeurs fédéraux de pièces annexes et une trentaine de cartons de déménagement de pièces séquestrées. Le tout a été entreposé derrière la cour, offrant à la salle d’audience du Tribunal de Sion un décor inhabituel. En ce lundi, l’encaveur sédunois Cédric Flaction fait face aux juges, accusé d’avoir vendu, entre 2009 et 2016, plusieurs centaines de milliers de litres de vins étrangers, schaffhousois ou hors quotas sous l’appellation AOC Valais.

D’entrée de jeu, à peine son interrogatoire commencé, l’homme s’excuse «auprès de toutes les personnes [qu’il aurait] pu léser de par [ses] actes». A qui pense-t-il exactement? Aux consommateurs? «Non, j’ai toujours fait des vins que je considère comme très bons et mes clients également.» Alors à qui s’adressent ces excuses? «Je pensais aux vignerons dont j’ai utilisé le nom pour faire des fausses factures.» Car l’œnologue a toujours reconnu avoir établi plusieurs fausses factures. Mais uniquement pour acheter, à ses producteurs de vendange, des surplus de récolte ou des raisins qui ne correspondaient pas aux acquits. «Jamais je n’ai vendu de vin de Schaffhouse ou provenant de l’étranger sous l’AOC Valais», assure-t-il face à la présidente de la Cour.