Pologne: Le monde commémore la libération d'Auschwitz
Pologne –
Le monde commémore la libération d’AuschwitzUne cérémonie aura lieu lundi en Pologne pour commémorer le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau.
Quatre-vingts ans après, le monde commémore lundi la libération d’Auschwitz-Birkenau où des cérémonies, sur le site même de cet ancien camp nazi allemand, doivent réunir une cinquantaine de survivants.
Sous la porte d’entrée historique de Birkenau, ils vont prendre part à une cérémonie officielle, aux côtés de dizaines de dirigeants, dont le roi Charles III et le président français Emmanuel Macron, ainsi que le chancelier et le président allemands, Olaf Scholz et Frank-Walter Steinmeier.
La cérémonie doit débuter lundi à 16 h 00 locales et réunir 54 délégations internationales.
«Nous nous concentrons sur les survivants et leur message»
«Cette année, nous nous concentrons sur les survivants et leur message», a déclaré à l’AFP Pawel Sawicki, porte-parole du musée d’Auschwitz.» Il n’y aura pas de discours d’hommes politiques», a-t-il souligné.
Selon les organisateurs, il pourrait s’agir du dernier grand anniversaire réunissant un groupe important de survivants. «Nous savons tous que dans dix ans, pour le 90e anniversaire, il ne sera plus possible d’avoir un groupe aussi important», a déclaré Pawel Sawicki.
Auschwitz-Birkenau est devenu le symbole du génocide perpétré par l’Allemagne nazie sur six millions de Juifs européens, dont un million sont morts sur le site entre 1940 et 1945, ainsi que plus de 100’000 non-Juifs.
La montée de la haine et de l’antisémitisme dans le monde
Avant ce 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, une quarantaine de survivants des camps nazis ont accepté de parler à l’AFP.
Dans 15 pays, d’Israël à la Pologne, de la Russie à l’Argentine, du Canada à l’Afrique du Sud, ils ont raconté leur histoire et posé pour une photo, seuls ou entourés de leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, preuve de leur victoire sur le mal absolu.
Ils ont mis en garde contre la montée de la haine et de l’antisémitisme dans le monde et ont partagé leurs craintes de voir l’histoire se répéter.
«C’est trop dur à raconter, trop dur»
Julia Wallach, presque centenaire, a du mal à parler du passé sans pleurer. «C’est trop dur à raconter, trop dur», souffle cette Parisienne qui a survécu deux ans à Birkenau où un nazi l’a fait descendre in extremis d’un camion à destination d’une chambre à gaz.
Bien qu’il lui soit éprouvant de revivre ces horreurs, elle a décidé de continuer à témoigner. «Tant que je pourrai le faire, je le ferai», insiste-t-elle. À ses côtés, sa petite-fille Frankie se demande: «Quand elle ne sera plus là, est-ce qu’on voudra nous croire, nous, quand on en parlera?»
C’est pourquoi Esther Senot, 97 ans, s’est rendue à Birkenau le mois dernier accompagnant des lycéens français. C’est une promesse qu’elle a faite en 1944 à sa sœur Fanny, mourante, qui, allongée sur la paille et crachant du sang, lui avait demandé dans son dernier souffle de raconter ce qui est arrivé «pour que l’histoire ne nous oublie pas».
La «Marche de la mort»
Le camp a été créé en 1940 dans des baraquements d’Oswiecim, dans le sud de la Pologne occupée, dont le nom a été germanisé en Auschwitz par les nazis. Les 728 premiers prisonniers politiques polonais y sont arrivés le 14 juin de cette année-là.
Le 17 janvier 1945, face à l’avancée des troupes soviétiques, les SS forcent 60’000 prisonniers émaciés à marcher vers l’ouest dans ce qu’on appellera la «Marche de la mort».
Du 21 au 26 janvier, les Allemands font sauter les chambres à gaz et les fours crématoires de Birkenau et se retirent. Le 27 janvier, les troupes soviétiques arrivent et retrouvent 7000 survivants.
Des rumeurs sur la possible participation du premier ministre israélien
Le jour de la libération du camp a été proclamé par les Nations Unies comme Journée de commémoration de l’Holocauste. Jusqu’à l’invasion de l’Ukraine en 2022, une délégation russe avait toujours assisté aux cérémonies anniversaires, mais depuis trois ans elle n’y est plus invitée, décision des organisateurs fermement critiquée par Moscou.
Des rumeurs sur la possible participation du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou aux cérémonies ont également suscité la controverse. L’année dernière, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Benyamin Netanyahou, soupçonné de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
À la demande du président polonais Andrzej Duda, le gouvernement polonais a confirmé le mois dernier qu’il n’arrêterait pas Benyamin Netanyahou en cas de visite à Auschwitz, même s’il semble que le dirigeant israélien n’ait pas l’intention de venir. Israël sera représenté par son ministre de l’Éducation Yoav Kisch.
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