« Sex Education », sur Netflix : dernière rentrée pour les élèves de ...
Pour ceux qui se souviennent de la petite révolution que fut Sex Education à son arrivée sur Netflix, en janvier 2019, cette quatrième et ultime saison de la série créée par la Britannique Laurie Nunn permettra de mesurer le chemin parcouru depuis en matière de représentation des corps et des sexualités à la télévision. Volontiers pédagogique, crue et décomplexée, Sex Education propose depuis près de cinq ans une alternative positive et bienveillante aux névroses d’Euphoriaet de 13 Reasons Why.
Pour cette dernière salve d’épisodes, la série remise au placard les gags sur les subtilités de la douche anale et s’empare de questions délicates : la transidentité et la non-binarité en tête, sujets effleurés dans la saison 3 avec le personnage de Cal (Dua Saleh), qui amorce dans cette saison sa transition. Vu l’ambiance, le choix de pousser le curseur aussi loin est courageux et on ne pourra pas reprocher à Sex Education de se dérober à son ambition de rester le grand « safe space » de la série adolescente.
Cet espace trouve une forme de matérialisation à travers le Cavendish College, un établissement ultraprogressiste de la ville (fictive) de Moordale dans lequel Otis et la plupart de ses camarades sont venus achever leur scolarité secondaire. Les élèves y sont accueillis tels qu’ils sont, avec leur personnalité, leur orientation sexuelle, leur handicap éventuel, leurs goûts vestimentaires… Ils manient les pronoms et le « they » à la perfection, et semblent passer plus de temps sur un tapis de yoga qu’en classe. Otis (Asa Butterfield), jeune mâle blanc hétéro, est d’ailleurs astucieusement repoussé à la périphérie de l’histoire pour que s’épanouissent les femmes et les personnages queer.
Tolérance absolueLa barque du scénario est un peu chargée, puisqu’il s’agit d’examiner le rapport de la religion à l’homosexualité, d’évoquer les maternités alternatives, le sort des jeunes mères au travail, l’égalité des relations entre professeurs et étudiants… Toujours dans le sens d’une tolérance absolue, et avec plus ou moins de réussite selon les histoires. Curieusement, c’est quand elle s’éloigne de ses bases (très bel épisode 6, autour de la mort) que la série surprend encore.
Pour le reste, Sex Education s’en remet comme avant au langage, à la conversation, à la gentillesse et à l’excessive maturité de ses personnages pour montrer, dans ce monde idéal, comment les choses pourraient et devraient se passer. Malgré les redites, il y aura toujours quelque chose de touchant dans cette façon de faire de Moordale la réponse à une réalité terrifiante, à peine entrevue.
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