Servette obtient un méritoire match nul contre l'AS Roma (1-1)

«Mon équipe a eu des occasions de l'emporter jusqu'au bout mais nous nous sommes montrés superficiels, passifs, à un niveau globalement insuffisant», a reconnu José Mourinho, l'entraîneur de l'AS Roma après la rencontre. Les Italiens doivent désormais espérer un bon résultat des Grenat à Prague le 14 décembre pour reprendre la première place du groupe au Slavia. «Servette en est capable, assure Mourinho. C'est une bonne équipe, avec un bon entraîneur et qui joue avec beaucoup de motivation.»

Lire aussi: Pierluigi Tami plaide les circonstances atténuantes pour la NatiEmpilement de stars

La conférence de presse de la veille avait accrédité l’idée que Mourinho était la seule star de la Roma. Au coup d’envoi, les 28 554 spectateurs qui remplissaient le Stade de Genève pour la deuxième fois de la saison découvraient une impressionnante liste de noms sous le maillot blanc des giallorossi: deux champions du monde (les Argentins Paulo Dybala et Leandro Paredes), cinq champions d’Europe (les Italiens Bryan Cristante, Andrea Belotti et Leonardo Spinazzola, les Portugais Rui Patricio et Renato Sanchez), la star belge Romelu Lukaku, les ex-prodiges Houssem Aouar et Stephan El Shaarawy, des internationaux ivoirien, turc, serbe, espagnol.

La moitié débutait le match sur le banc alors que Servette opposait Yoan Severin à Lukaku et Anthony Baron à Dybala. Les Genevois ne se laissaient pas impressionner et démarraient avec une belle énergie, à l’image de Severin qui jaillissait devant Lukaku avant de traverser tout le terrain balle au pied (9e). Dans les minutes suivantes, une demi-volée de Timothé Cognat au ras du poteau romain (10e) puis un tir en pivot de Bendeguz Bolla dans les gants du gardien Mile Svilar (12e) persuadaient le public que l’exploit était possible.

Lire aussi: Servette FC-AS Roma, l'angoisse du supporter polygame

Au fil des minutes, la pression retombait cependant et la Roma posait progressivement sa patte experte sur le match, coupant intelligemment les lignes de passes servettiennes à mi-terrain. Malgré l’empilement de stars, ça joue simple, sobre, collectif. Mourinho y veille le cas échéant, et passe un savon à ses défenseurs qui se dégarnissent trop à son goût sur un corner offensif.

Lorsque Romelu Lukaku ouvre le score (22e), il n’y a côté romain que la satisfaction du devoir accompli et, depuis les tribunes, le sentiment d’une sanction implacable. A l’origine du but, un une-deux qui libère Diego Llorente côté droit. L’Espagnol repique au centre, longe la surface, attire à trois défenseurs qui croient au tir mais il glisse à Lukaku qui contrôle et place du gauche le ballon hors de portée de Jérémy Frick.

Le sang-froid de Bedia

Servette insistait, réussissait parfois quelques jolis mouvements, à condition d’aller vite et que le geste technique soit juste. Les Italiens semblaient avoir de la marge, et manquaient le 0-2 lorsqu’un centre d’El Sharawi était dévissé par Dybala, ce qui surprenait Lukaku, les deux à moins de deux mètres du but servettien (36e). Juste avant la mi-temps, Dereck Kutesa, qui est allé chercher un peu d’espace côté gauche, place sa «spéciale»: accélération vers l’intérieur et tir enroulé du pied droit. Le gardien Svilar détourne le ballon qui prenait le chemin de la lucarne (45e).

Lire enfin: Ces chemins qui mènent à la Roma

Servette revenait des vestiaires avec les mêmes intentions qu’en première mi-temps mais était cette fois très vite récompensé. Un centre en cloche de Micha Stevanovic abusait Cristante et trouvait Chris Bedia. Le meilleur buteur genevois contrôlait et glissait le ballon sous le ventre de Svilar (1-1).

Partagés entre l’envie de marquer un second but et le souci de se préserver en vue des échéances du week-end dans leur championnat respectif (Servette se déplace dimanche à Berne), les deux équipes hésitaient entre vélléités offensives et rotation de l'effectif. Elles se neutralisaient à coup de «fautes tactiques» pour tuer dans l'oeuf tout risque de contre-attaque. Les cartons pleuvaient, la pluie redoublait, cela ne douchait pas l’enthousiasme du public genevois qui encourageait follement son équipe jusqu’au bout.

«Si l'on compare le match de Rome et celui-ci, nous avons fait de très nets progrès. En première mi-temps, nous avons eu peu d'occasions, ce qui est l'une des caractéristiques lorsque l'on joue la Roma, mais l'équipe a bien réagi par la suite. Elle a aussi beaucoup progressé mentalement ces derniers temps. Je suis très satisfait», soulignait René Weiler l'entraîneur servettien.