Genève: en 2025, la prime augmentera de 6,5%

– En 2025, la prime des Genevois augmentera de 6,5%

La hausse est moins importante que dans d’autres cantons romands, mais Genève conserve son titre de prime moyenne la plus élevée du pays.

Publié aujourd’hui à 14h00Mis à jour il y a 5 heures

L’an passé, les Genevois ont reçu un véritable coup de massue lors de l’annonce de la hausse des primes maladie: dans le canton, la prime moyenne avait augmenté de 9,1%. De quoi faire remporter à Genève la palme de la cotisation la plus élevée. Le détail des primes 2025 est tombé ce jeudi et si le coup est cette fois un peu moins violent, la hausse reste importante: toutes catégories d'âge confondues, la prime moyenne pour 2025 s'élève à 477 fr. 50. Cela correspond à une augmentation de 6,5% par rapport à 2024.

Dans le détail, la prime moyenne pour les adultes s’élève à 572 fr., soit une hausse de 6%, la cotisation croît de +3% pour les jeunes adultes et de +7% pour les enfants.

Le montant des primes maladie en 2025 augmentera en moyenne de 6% en Suisse. Genève est certes moins touché que certains cantons romands, à l’image du Tessin (+10,5%) ou du Jura (+8,9%), mais il conserve son titre de prime moyenne la plus chère du pays.

Au sujet des nouvelles hausses de primes annoncées ce jour, Michel Matter, médecin et président de l’Association des médecins du canton de Genève (AMGe), n’hésite pas à parler de «racket». «Il y a quinze jours dans vos colonnes, Verena Nold, directrice de SantéSuisse, indiquait jusqu’à fin juillet que la hausse estimée pour Genève s'élèverait à moins de 4%. Comment peut-on arriver aujourd’hui à plus de 6%? Il n’y a aucune transparence, aucune maîtrise. J’attends des explications. C’est un discrédit total pour les assureurs qui sont leurs propres fossoyeurs. Ils offrent un boulevard à la création d’une caisse publique cantonale à Genève.»

Médecins de ville bons élèves?

Cette fois, ce ne sont pas les médecins de ville qu’il faut tenir pour responsable de l’augmentation des coûts, soutient le président: «Nos coûts sont en recul de 3%! Et comme nous représentons 27% des coûts totaux de la santé, cela a un impact positif sur les primes. Nous avons atteint une forme de décroissance.»

Il explique ces bons résultats par une réponse multifactorielle: virage ambulatoire, pratique étendue d’une smarter medicine(ndlr: qui vise à réduire les prescriptions de traitements médicaux excessifs ou inappropriés), contrôle exercé par les assurances sur les factures, clause du besoin qui limite le nombre de praticiens pouvant s’installer en cabinet et autorisés à facturer à l’assurance obligatoire des soins. «Les médecins ont fait leur job.»

Qui n’a pas fait le sien alors? Le Département de la santé genevois livre le détail de la facture: le coût des médicaments - qui représente 20% des coûts globaux de la santé - augmente de 4%, l’hôpital stationnaire - 15% des coûts - est à +7%. La catégorie «autres», dans laquelle ont été transférés les psychothérapeutes, représente 4% des coûts, en augmentation de 10%. Ce transfert de catégorie joue un rôle dans la diminution de la médecine de ville, selon le Département.

Augmentation de l’ambulatoire hospitalier

Enfin, l’ambulatoire hospitalier, qui représente quelque 14% des coûts, est en augmentation de 7%. Cette dernière tendance inquiète Michel Matter, qui craint qu’elle ne ruine la «décroissance» des praticiens de ville et leur oppose une concurrence déloyale. «Les tarifs TarMed (ndlr: pour calculer la valeur des interventions médicales et donc les remboursements que les prestataires peuvent en attendre) - pratiqués dans les cabinets sont inférieurs à ceux de l’hôpital public, car lui bénéficie du soutien de l’État. L’assuré est doublement lésé: il paie sa prime et par ses impôts la manne publique…»

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