Finale de la Ligue des champions: Wembley, un stade mythique ...
Publié1. juin 2024, 12:03
Finale de la Ligue des champions: Wembley, un stade mythique raconté en cinq matches
Samedi soir, Dortmund et le Real Madrid se disputeront la Ligue des champions à Wembley. L’iconique arène londonienne a récemment fêté ses 100 ans.
Wembley, c’est un pèlerinage que tout amateur de ballon rond doit faire une fois dans sa vie. Rien que parcourir l’allée qui y mène depuis la station de métro du même nom donne des frissons. «C’est l’un des stades les plus iconiques du football», se réjouissait vendredi Edin Terzic, l’entraîneur du BVB Dortmund, juste avant de fouler sa pelouse pour la première fois lors de l’entraînement d’avant finale.
Même Carlo Ancelotti, qui a pourtant remporté quatre fois la Ligue des champions en tant qu’entraîneur, se réjouissait. «Jouer cette finale à Wembley, cela rend le moment encore plus spécial», a-t-il reconnu, en levant son non-moins légendaire sourcil gauche.
Si aujourd’hui, l’enceinte est connue pour son arche de 315 mètres qui tient la toiture dans le ciel londonien, cela n’a longtemps pas été le cas. Le Wembley moderne n’a été inauguré qu’en 2007, après un chantier de 789 millions de livres sterling (soit environ à 1,83 milliard de francs à l’époque).
Construit dans un tout autre style en 1923 sur le même site, le «Vieux Wembley» était identifié grâce à ses deux emblématiques tours jumelles en calcaire blanc. La capacité était alors de 125’000 places (contre 90’000 de nos jours).
1923, une première qui aurait pu virer au drame
Wembley a été pensé pour l’exposition coloniale britannique de 1924. C’est la finale de la Coupe d’Angleterre 1923 entre les Londoniens de West Ham et Bolton Wanderers qui inaugure l’enceinte, sous les yeux du roi George V.
Mais cette grande première aurait pu virer au drame. Des dizaines de milliers de spectateurs tentent d’entrer dans le stade sans billet. Si officiellement 126’047 spectateurs ont payé leur place, les forces de l’ordre estimeront que près de 300’000 personnes ont suivi la rencontre, agglutinées jusque sur la ligne de touche. Le drame a été évité de peu (et Bolton s’est imposé 2-0).
1953, les Hongrois et le match du siècle
Inventeurs du football, les Anglais ont longtemps régné en maître sur ce sport. Le 25 novembre 1953, le public londonien se presse pour voir une victoire logique contre la Hongrie. L’équipe de Ferenc Puskás humilie pourtant les Britanniques (6-3) à domicile et la presse locale parle du «match du siècle».
L’Europe découvre alors une approche tactique et le football entre dans une nouvelle ère. Les géniaux Magyars seront pourtant privés du titre mondial 1954 en Suisse lors du «Miracle de Berne». Battus en finale par des Allemands de l’Ouest boostés aux méthamphétamines.
1966, Football is coming home
Les photos de la victoire anglaise à la Coupe du monde 1966 tapissaient aujourd’hui encore certains couloirs du stade de Wembley. Le succès en prolongations contre l’Allemagne de l’Ouest reste pourtant comme l’un des finales les plus controversées de l’histoire.
L’arbitre, le Bâlois Gottfried Dienst, avait notamment validé le 3-2 «signé» Georges Hurst à la 101e minute, alors que le ballon n’avait pas franchi la ligne. De quoi faire s’étrangler de rage le commentateur écossais de l’époque.
2011, la première de Granit Xhaka
Puisqu’il est impossible de résumer de manière exhaustive plus de 100 ans d’histoire en cinq matches, autant y apporter une touche de chauvinisme helvétique. L’équipe de Suisse a tenu tête à l’Angleterre en 2011 dans le nouveau Wembley, en service depuis quatre ans.
Un match qui fera date dans l’évolution de la Nati au XXIe siècle. Ottmar Hitzfeld décide de lancer d’entrée un certain Granit Xhaka, à peine majeur à l’époque. Johan Djourou est aussi titularisé en défense centrale.
Les Suisses mènent 2-0 grâce à un doublé de Tranquillo Barnetta, avant de se faire remonter. Ce nul n’enverra finalement pas la sélection nationale à l’Euro co-organisé par l’Ukraine et la Pologne, mais il brise un plafond de verre.
2022, le foot féminin bat un record
L’Angleterre organise la 13e édition de l’Euro féminin en 2022 et la finale se joue logiquement à Wembley. Les «Lionnes» remportent le titre devant 87’192 personnes en battant l’Allemagne, à nouveau en prolongations (2-1).
Une affluence record, non seulement pour le foot féminin, mais pour une finale de championnat d’Europe, hommes et femmes confondus. La dernière référence pour la compétition masculine remontait à la Coupe d’Europe des nations de football 1964 où l’Espagne avait soulevé le trophée à domicile, en écartant l’Union Soviétique devant 79’115 spectateurs.