Défilés du 1er Mai en Suisse: Elisabeth Baume-Schneider se mêle ...

Les syndicats et les partis de gauche bernois ont célébré lundi la fête des travailleurs sur la place Fédérale. La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider s’est mêlée aux centaines de participants.

La Jurassienne n’a pas prononcé de discours. Elle s’est patiemment prêtée au jeu des égoportraits et a échangé avec les nombreuses personnes présentes, a constaté un journaliste de Keystone-ATS sur place.

En revanche, les conseillères nationales Flavia Wasserfallen (PS) et Natalie Imboden (Verts) ont pris la parole. Elles ont fait campagne en faveur du référendum contre la réforme «bancale» du 2e pilier. «Nous mettrons cette réforme à terre dans les urnes en 2024», a lancé Mme Wasserfallen.

Les deux députées fédérales ont également appelé à participer à la grève des femmes du 14 juin. «L’époque où les femmes se contentaient des bas salaires est révolue», a affirmé la Verte.

2000 personnes à Genève

À Genève, quelque 2000 personnes ont participé dans le calme au cortège du 1er Mai. Alors que la droite s’est renforcée aux récentes élections cantonales, les syndicats et la gauche s’étaient donné pour objectif de relancer le mouvement social à l’occasion de la Fête des travailleurs.

La banderole de tête a relayé les revendications nationales pour une augmentation des salaires et des rentes. Elle était portée par les conseillères nationales Laurence Fehlmann Rielle (PS) et Isabelle Pasquier-Eichenberger (Les Verts), la sénatrice écologiste Lisa Mazzone, ainsi que par la future conseillère d’État socialiste élue dimanche Carole-Anne Kast.

En cette année électorale, tous les élus genevois de gauche sous la Coupole fédérale étaient d’ailleurs visibles lundi dans le cortège aux côtés des élus cantonaux et municipaux. Les Verts et le PS en ont profité pour ressortir l’affiche présentant Lisa Mazzone et Carlo Sommaruga, leurs deux élus qui briguent un nouveau mandat au Conseil des États cet automne.

La manifestation a aussi permis à plusieurs organisations de rappeler la grève féministe du 14 juin. Défilant avec les joueuses de tambour, elles ont notamment scandé: «Patron, patrie, patriarcat. Même racine, même combat!»

Alain Berset s’inquiète des inégalités

Orateur au 1er Mai à Bienne, Alain Berset a appelé à la solidarité et à faire preuve de combativité pour surmonter les crises et maintenir la cohésion sociale. S’exprimant devant 150 à 200 personnes, il n’a pas caché son inquiétude devant la hausse des inégalités.

«Les crises ont comme effet d’augmenter les inégalités», a lancé le président de la Confédération qui a énuméré l’inflation, l’énergie, la guerre en Ukraine ou les coûts de la santé et de l’alimentation. «Rien n’est offert, mais beaucoup est possible», a déclaré Alain Berset, alternant le français et l’allemand dans son discours.

Pour le chef du Département fédéral de l’intérieur (DFI), ce sont les personnes plus fragiles qui souffrent les plus lors des crises, des crises représentent un risque pour la cohésion sociale. Alain Berset dit constater que les questions importantes sont souvent reléguées à l’arrière-plan comme l’égalité salariale.

Pour Alain Berset, il faut s’attaquer aux problèmes les uns après les autres et ne pas se laisser décourager. Il a cité en exemple le HC Bienne, club de hockey qui a manqué de justesse le titre de champion suisse, mais qui a montré ce que l’on peut faire en restant soudé.

Le président de la Confédération ne s’était pas joint au défilé et avait directement gagné en voiture la Place centrale où avait lieu la manifestation. Accueilli sous les acclamations, Alain Berset n’a pas manqué de saluer les militants tout en se prêtant au jeu des selfies. Il n’y a eu aucune manifestation d’hostilité.

Incidents à Zurich

Des milliers de personnes, près de 10’000 selon les syndicats, ont participé au défilé du 1er Mai à Zurich. Des militants d’extrême gauche ont provoqué des attaques à la peinture et des dégâts matériels. Selon la police, il n’y a toutefois pas eu de gros incidents.

Les vitres d’au moins deux banques ont été brisées le long du parcours. Des manifestants issus des milieux autonomes ont aussi lancé des bombes à eau sur les forces de l’ordre. Des pétards et des fumigènes ont aussi été allumés en plusieurs endroits, a indiqué la police municipale zurichoise.

À la fin de la manifestation, la conseillère nationale Tamara Funiciello (PS/BE) a exigé sur la place du Sechseläuten une réduction du temps de travail et a clairement rejeté l’éventualité d’un relèvement de l’âge de la retraite à 70 ans, évoqué par l’Union patronale suisse.

La conseillère nationale a également affirmé que personne n’avait le droit de commenter le corps des femmes ou de décider pour elles. «Retirez votre satanée morale de nos corps», a-t-elle lancé, en appelant les femmes à participer à la grève féministe du 14 juin.

L’activiste iranienne Niloofar Rasooli a de son côté raconté les coups et l’oppression infligés par le patriarcat de son pays. Elle a toutefois assuré que les femmes et les personnes queer ne se laisseraient pas réduire au silence.

Manifestation non autorisée bloquée

Plusieurs personnes issues de la scène d’extrême gauche ont tenté de lancer une manifestation non autorisée lundi après-midi à Zurich, en marge des manifestations du 1er mai. La police est immédiatement intervenue en force pour bloquer les rues.

Elle a repoussé les manifestants et les a encerclés, a constaté un journaliste de Keystone-ATS.

«Bloc anticapitaliste» à Bâle

Un important dispositif policier a bloqué lundi un cortège d’environ 1000 personnes à Bâle. Auparavant, les forces d’intervention avaient tenté sans succès de séparer le bloc anticapitaliste du cortège des syndicats et du PS.

Un porte-parole d’Unia a qualifié de scandaleux le blocage de la manifestation par la police. Dès le début de la manifestation, le bloc anticapitaliste s’était installé en tête du cortège, suivi de loin par les syndicats et le PS.

Mais les tentatives de séparer le bloc anticapitaliste du cortège des syndicats et de le diriger vers un autre itinéraire ont échoué. La police était sur place en nombre, y compris un canon à eau, et avait encerclé le bloc peu avant la place des banques pour des contrôles d’identité, a déclaré un fonctionnaire de police à l’agence de presse Keystone-ATs.

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ATS

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