1er mai : aux origines de la fête du travail
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Lorsque le 1er mai est instauré en Belgique à la fin du 19e siècle, la réglementation sociale est balbutiante. On vient à peine de légiférer à propos du travail du dimanche pour les femmes et les enfants. Les conditions de travail restent pénibles, encore plus pour les hommes, avec des journées de travail extrêmement longues et très peu de repos.
"La Belgique est en retard par rapport à ses voisins, là-dessus. La loi des 8 heures va être votée en juin 1921", explique Francine Bolle. Et donc, jusqu’à cette date, la revendication pour une réduction du temps de travail restera centrale lors des manifestations du 1er mai. La période suivant la Première Guerre mondiale permettra d’ailleurs quelques avancées sociales en Belgique, comme le suffrage universel pour les hommes ou l’abolition de l’article 310 du Code pénal qui interdisait le droit de grève.
Parallèlement aux revendications sur le temps de travail, d’autres thématiques seront aussi présentes dans les discours du 1er mai en lien avec les préoccupations des travailleurs, des syndicats qui les représentent et des partis politiques. "D’autres revendications vont être posées, liées à l’instruction obligatoire, notamment à la fin des années 30, à la vague réactionnaire, à la croissance des régimes fascistes, etc., explique Francine Bolle. Mais le 1er mai reste quand même une journée de mobilisation pour les travailleurs avec quand même toujours un point central, la réduction collective du temps de travail", poursuit elle.
Cette dernière rappelle qu’à cette époque, "On est toujours sur des semaines de travail de 48 heures". En 1936, en France, le Front Populaire obtient la semaine de 40 heures, mais en Belgique, il faudra encore attendre quelques décennies pour y parvenir. On va d’abord laisser aux commissions paritaires, secteur par secteur, le soin d’examiner la question. Ensuite, "Il faut attendre, 1964 pour que la loi impose les 45 heures par semaine. Et 1973 pour qu’un accord interprofessionnel officialise la semaine de 40 heures", explique Francine Bolle.
Ces dernières décennies, les discours du 1er mai ont été l’occasion de mobiliser les troupes autour des acquis sociaux et de thèmes plus contemporains tels que les soins de santé, les politiques en matière d’emploi et de chômage, les services publics, les réformes de l’Etat, la lutte contre les inégalités ou encore les questions de fiscalité.