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Qu'est-ce que le captagon, cette drogue qui a transformé la Syrie en ...

Questce que le captagon cette drogue qui a transformé la Syrie en
Dans son discours après la prise de Damas dimanche 8 décembre, le chef du groupe rebelle armé HTS a accusé Bachar Al Assad d’avoir « semé le captagon » en Syrie. Une référence à une drogue de synthèse produite dans le pays, dont le trafic

Après la prise de Damas, dimanche 8 décembre, le chef du groupe islamiste radical HTS, Abou Mohammed Al Joulani, s’est rendu à la Grande Mosquée des Omeyyades, dans la capitale syrienne, pour y célébrer la chute de Bachar Al Assad. « Il a laissé la Syrie à l’Iran, la corruption, il a semé le sectarisme et le captagon », a déclaré le leader du groupe rebelle au milieu de la foule, saluant « une victoire pour la nation islamique ».

Le captagon évoqué par le chef rebelle est une drogue très répandue au Moyen-Orient, dont la Syrie est accusée d’être le principal producteur. Le trafic de la substance illicite aurait même été organisé par la famille Assad, qui en aurait fait l’une des principales mannes financières du régime depuis le début de la guerre civile en 2011.

La « drogue des terroristes »

À l’origine, le captagon est un médicament créé par un laboratoire allemand dans les années 1960 et prescrit pour lutter contre la dépression ou encore les troubles déficitaires de l’attention (TDAH). L’un de ses ingrédients de base, la fénétylline, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines, est inscrit en 1986 par les Nations unies sur la liste noire des psychotropes. Ceci a conduit à l’arrêt de la production du médicament. La France a toutefois continué d’user de cette substance – en très petite quantité – jusque dans les années 2010 dans le traitement de la narcolepsie.

Après l’interdiction du médicament, un commerce de contrebande s’est mis en place avec de faux comprimés de captagon. Principalement produits en Bulgarie dans les années 1990, ils ont inondé la péninsule arabique, et en particulier l’Arabie saoudite, où se trouvent encore aujourd’hui les plus gros consommateurs de cette drogue à l’effet ultra-stimulant, similaire à celui de la « speed », un autre stupéfiant vendu en Europe.

Dans les années 2000, après l’entrée de la Bulgarie dans l’Union européenne, la production de captagon s’est déportée vers le Moyen-Orient et notamment vers la Syrie et le Liban, rapporte l’OFDT.

En France, le captagon est revenu sur le devant de la scène après les attentats du 13 novembre 2015. Les terroristes du Bataclan étaient alors soupçonnés d’avoir agi sous l’emprise de cette substance désinhibante, tout comme les miliciens de Daesh en Syrie, lui valant son surnom de « drogue des terroristes ». Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), la consommation d’amphétamines par des membres de Daesh a été documentée. En revanche, les autopsies des corps des terroristes du 13-Novembre n’ont pas révélé de trace de drogue.

Production délocalisée au Proche-Orient

En 2011, après l’éclatement de la guerre civile en Syrie, la fabrication de cette drogue de synthèse a explosé sur le territoire syrien. Le trafic de drogue était alors devenu un moyen de financement pour les belligérants. En 2016, un rapport de l’ONG Global Initiative against Transnational Organized Crime, affirmait que des laboratoires avaient été découverts en Syrie, dans des zones contrôlées par les groupes djihadistes du front Fatah Al Cham (ancien Al Nosra) et dans des zones gouvernementales.

Ces laboratoires sont ensuite tombés entre les mains de Bachar Al Assad, lorsqu’il a repris le contrôle de la majorité du territoire dès 2018. Le dictateur aurait alors sciemment organisé le trafic de captagon, générant entre trois et quatre milliards d’euros par an, pour financer son régime toujours sous la coupe de sanctions internationales.

La Syrie transformée en narco-État

Selon un rapport de 2023 de l’agence de l’Union européenne sur les drogues (Euda), la Syrie est considérée comme le principal pays producteur de captagon. Selon Euronews, avec ce trafic illicite, le régime syrien générerait plus d’argent que tous les cartels mexicains réunis.

« Dans la mesure où de nombreuses institutions et des proches du régime syrien prennent directement part à la production et au trafic de captagon, la Syrie est devenue un véritable narco-État », écrit le chercheur Georges Clementz dans une note pour la Fondation pour la recherche stratégique en 2022..

Fin 2022, les États-Unis dénonçaient cette situation et votaient le « Captagon Act » afin « d’élaborer une stratégie pour interrompre et démanteler le trafic de captagon du régime de Bachar Al Assad ». Des sanctions étaient prises contre Maher Al Assad, le frère du président syrien, chef militaire, suspecté de superviser un laboratoire et de contrôler le port de Lattaquié, sur l’une de principale route du trafic du captagon.

En mai 2023, La ligue arabe, qui invitait Bachar Al Assad à son sommet pour la première fois depuis le début de la guerre, avait également sommé le dictateur syrien d’éradiquer la production de captagon dans son pays.

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