Aéroport de Genève: Des militants du climat ont bloqué le trafic ...

Publié23 mai 2023, 12:20

Une centaine de manifestants sont entrés sur le tarmac de l’aéroport pour protester contre le salon des jets privés. La police est intervenue. Le trafic aérien, stoppé à 11h45, a été rétabli à 12h45. 

Le trafic aérien a été totalement interrompu à l’aéroport de Cointrin durant une heure à partir de 11h45 ce mardi. L’information a été confirmée par Taline Abdel Nour, porte-parole de l’aéroport. Des activistes climatiques contestant la tenue du salon de l’aviation privée (European business aviation convention, qui se tient à Palexpo du 23 au 25 mai) se sont introduits sur le tarmac – certains à pied, d’autres à vélo. La police est intervenue en nombre. A 12h30, elle procédait encore à l’évacuation des militants. Les avions au sol ne décollaient plus. Ceux qui devaient atterrir tournaient autour de Genève. Au final, sept avions ont dû être détournés sur Zurich ou Lyon. En milieu d’après-midi, l’aéroport n’avait pas encore de données précises concernant les avions au départ de Genève retardés par les événements.

Selon un lecteur, les protestataires auraient été environ vingt. Il est apparu par la suite qu’ils étaient bien plus nombreux. Les activistes à vélo ont percé un trou dans le grillage qui entoure l’aéroport (lire ci-dessous). Il apparaît par ailleurs probable que les activistes à pied se soient, eux, achetés des billets pour le salon de l’aviation privée, qui communique avec le tarmac, sur lequel des jets sont exposés. 

Selon Prisca Huguenin-Lenoir, porte-parole de Skyguide, le trafic aérien, interrompu pour des raisons de sécurité, a été rétabli à 12h45. Selon elle, les manifestants se trouvaient sur le tarmac, mais n’ont pas investi la piste. La police genevoise a indiqué que 96 activistes avaient été interpellés par les forces de l’ordre. Aucun membre des forces de l’ordre n’a été blessé.

L’organisation écologiste Greenpeace a adressé un communiqué de presse aux rédactions à 12h20. Elle a indiqué que les militants, au nombre «d’une centaine», avaient bloqué «pacifiquement» plusieurs jets privés. Selon elle, les activistes provenaient de dix-sept pays différents. Ils «soutiennent Greenpeace, Stay Grounded, Extinction Rebellion, Scientist Rebellion et d’autres organisations de défense du climat». Les protestataires estiment que les jets privés détruisent la planète et alimentent les inégalités. Ils considèrent notamment, expose Greenpeace, qu’en utilisant ce mode de transport, «un petit groupe d’ultra-riches fait peser un lourd fardeau sur le climat et l’environnement, alors que la partie la plus pauvre de la population mondiale est celle qui souffre le plus de la crise climatique».

Extinction Rébellion a affirmé par voie de communiqué que les militants ne souhaitaient pas interrompre le trafic. «Ils ont décidé de ne jamais pénétrer ou traverser les voies de circulation, les pistes de décollage et d’atterrissage et de n'accéder qu'aux voies de service. Cela n'interfère en rien avec la sécurité des vols.» Mais comme renseigne Talin Abdel-Nour, il n’est pas question de vouloir ou pas interrompre le trafic: c’est la procédure en cas d’intrus sur le tarmac.

«A l’instant où quelqu’un pénètre par un endroit interdit, on ne peut pas prendre le risque de mettre en péril la sécurité de nos passagers et de se demander quels sont les motifs de l’intrusion. Le trafic est interrompu d’office.» La porte-parole précise que les militants ont été «assez sages» puisqu’ils ont suivi leur route du point d’entrée à l’endroit où ils ont mené leur action, sans se disperser. Mais la procédure a été mise en marche à l’instant où ils ont été repérés.

L’aéroport précise qu’il s’agit aussi de protéger la sécurité des intrus eux-mêmes. «Il faut un permis spécial pour rouler sur le tarmac car cela requiert des connaissances spécifiques. Quand on a un chantier, des travaux ou des livraisons, les entreprises externes et leurs employés passent un contrôle de sécurité. Ils sont en plus convoyés, sur le tarmac, par des agents de sécurité de l’aéroport.